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Site Bars en Trans
mardi 12 décembre 2017 / 0 h 06 min


Chaude, embuée, aquagym, musique délurée et karaoké, les curieux et les baigneurs courageux ont pu profiter de l’ambiance technicolor de la piscine Saint-Georges. Organisée par le collectif Les Gérards, la fête avait une petite ambiance de boom, mouillée et électrique ! Si j’avais eu mon maillot de bain, je crois que j’y aurais fait un petit plongeon ! Mais bon, je ne pouvais m’attarder car en ce samedi 9 décembre, dernière soirée de Bars en Trans, il y avait encore beaucoup de concerts qui valaient clairement le détour.

Contraste quelque peu perturbant en entrant dans La Chapelle du Conservatoire. Magnétique et élevée, communion mélancolique. Guitares aériennes, sombres violons – notamment celui de Yann Tiersen – et percussions diaboliques résonnaient sur les vieilles pierres de l’édifice religieux, promesse de belle apocalypse. Balades mélancoliques à la Sigur Rós, désespoir amoureux sordide et magnifique dans « Like Lovers Do », Emilie Quinquis, alias Tiny Feet, nous toucha par sa grâce.

Nathan du Villejuif en train d’allumer le feu !

Quand j’ai poussé la porte du Penny Lane, j’ai pénétré dans ce qui ressemblait à un hammam, plein à craquer. Il y avait foule, le Villejuif Underground était attendu. Lewis Evans, qui jouait en première partie n’a rien fait pour calmer le jeu. Son folk coloré et joyeux, tirant tantôt vers le rock tantôt vers le blues, a fini de chauffer un auditoire conquis, déjà très très chaud. L’excitation et la fournaise se sont transformées en bourbier déluré et poisseux, collant très bien à la musique du Villejuif Underground, lorsque ceux-ci ont pris place sur scène. Saturation des guitares et du piano, un petit quelque chose de Lou Reed dans la voix, j’ai compris la référence au cultissime groupe de New York. La comparaison s’arrête cependant là, le groupe franco-australien sonne un peu country, un peu garage, un tout petit peu punk, un peu Beach Boys. Un peu bordélique. Extrêmement talentueux.

Beaucoup d’amour durant cette sublime édition des Bars En Trans

Je me suis finalement arrêtée au Carnaby. Ambiance plus intimiste, petit pub rue de la Soif. J’y allais pour boire un ou deux calvas. J’y allais surtout parce que, invité par Kerviniou Recordz, un certain Jessica 93, Bretagne oblige, y passait quelques galettes.

Bars en Trans over. Presque. A l’année prochaine !

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J’ai lu dans votre rubrique « à propos » de Facebook, une citation de Indie Rock Mag : « L’Effondras est une belle saloperie pour qui aime les musiques répétitives mais déteste les répétitions. » Moi je trouvais ça assez juste, en vous ayant écouté sur les internet avant de vous voir en concert. Ça m’a évoqué Russian Circles. Je vous en rapprocherait. Je trouve aussi que vous êtes du post rock/metal pas barbant. Perso c’est un genre que j’adore, mais certains groupes se perdent dans le genre et ça en devient un petit peu longuet.
L’Effondras : On n’a jamais écouté. On connait de nom. Souvent on nous parle d’Isis, que j’ai vu en concert. Mais c’est pas des groupes qu’on connait plus que ça. Ce ne sont pas des influences.
Nicolas (batteur) : Bon, pour toi, Raoul (basse), vu que t’es le nouvel arrivé, c’est un peu différent. Mais en gros, Pierre (guitare) et moi, on aime les choses très simples et très brutes. On parle souvent de Nirvana et de Sati, pour moi ce sont des artistes similaires, dans la simplicité. On fait des morceaux qui font 10 min. Les premières versions font 20 min. Après on garde la substance et on élague et c’est peut être ça qui fait la différence. On évite les effets, les delays, on fait pas des trucs totalement tarés. C’est peut être ça qui fait qu’on se distingue. On fait simple. Pur…
Quelles sont vos influences?
Pierre : Par rapport au groupe, moi je trouve une grande connivence avec un blues assez primitif, brut. Dans l’utilisation des riffs, des guitares qui résonnent. Tous les groupes que tu as cité je connais pas, mais de ce que tu as expliqué je me retrouve dans cette musique dans le côté englobant et prenant. Et pour revenir au blues c’est cet effet que ça me fait quand j’écoute des vieux artistes de blues je m’y retrouve dans le côté lancinant et prenant, et la question de structure, c’est ça qui me parle, je ferais un rapprochement par rapport à ça.
Nicolas : Pour en revenir à la première question, on est plus influencé par ce blues là que par le côté progressif qui moi me saoule très vite dans le rock. Cette pureté là, elle vient de là, elle vient du blues. (rires)
Ahahah!! On a réussi on l’a fait cette référence à Johnny! Merci!
L’Effondras : Autrement en vrai, rock des années 90, Sonic Youth, et les trucs un peu plus psychédéliques.
Raoul : Le blues aussi, même si je m’y connais beaucoup moins que Pierre et Nicolas. Toute la scène un peu plus barrée, plus extrême, voire le metal. C’est très très large.
Aluk Todolo. Ca vous parle aussi?
Nicolas:
Ouais ils ont aussi un univers à eux que je trouve très original. Plus metal.
Le côté un peu transe, dont je vous ai parlé tout à l’heure, sur votre dernier son. Une espèce d’impression de confusion.
Raoul :
Moi j’étais un peu confus. (rires) vu que c’était ma deuxième date.
C’est la première fois que vous venez à Rennes?
L’Effondras :
Non! Non. Non. (imaginez les différents timbres de voix)
C’est la quatrième fois. On a déjà joué au Bar’Hic, au Terminus, au Tapette Fest. (Coucou Alexis!) Alexis c’est notre pot’! Bisou à Alexis (et à Lester aussi!) On a joué au Tapette Fest y’a 3 ans et c’est un chouette festival!
Vous avez écouté un peu la prog de Bars en Trans?
L’Effondras :
Pas du tout! On connait quelques noms parce que ça vient du réseau lyonnais. Réveil des Tropiques on connaissait de nom. Phoenician Drive aussi. Les autres groupes je t’avoue que j’ai pas eu le temps.
Des groupes lyonnais à recommander? (à ce moment là, vous ne pouvez pas entendre mais un espèce de bourdon à la cithare entre en ligne de fond, c’est assez magique. C’est Phoenician Drive qui commence à jouer, justement!)
L’Effondras
(unanime) : Tombouctou!!!! Super groupe, trio guitare batterie voix féminine. Typé noise à la lyonnaise. 80 Gun’s, super charismatique sur scène.

Nicolas : Ni ! (un des groupes de Nicolas aussi, et connaissant un peu ce truc, écoutez-le, c’est vraiment méchant)
(rires) Ahaha! C’est à ça que ça sert aussi les interviews, l’auto-promo!
Et pour pas être que sur l’auto-promo, y’a aussi Herr Geisha & the Boobs. Qui est un groupe un peu typé à la Sonic Youth, vaguement et c’est vraiment excellent.
Pierre:
Moi je vais citer un groupe de potes, un duo basse/batterie qui s’appelle Boucan. Bass/batt bien dégling! c’est assez bon!
Autrement Tysiphone, c’est des potes.
Tysiphone?! Ils ont tourné avec Raskolnikov! Un très bon groupe de cold-wave/post punk que j’aime beaucoup! Je crois que je vais arrêter l’interview ici!
Un dernier mot autrement?
(rires) Non on a fini!

 

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dimanche 10 décembre 2017 / 3 h 06 min

Pluie diluvienne. Nous sommes en Amazonie. Sauf qu’il fait 3 °. Au moment où j’écris ces lignes sous la lampe blafarde d’un Algeco, un barbu enchaîne titres de rap old school et morceaux dub « puissants et douxs à la fois ». L’ENFER. J’hésite entre acheter un aller simple pour le Paraguay et un lance-flamme. Mais après tout, nous sommes tous là pour ça non ?

Je suis allé voir Le Villejuif Underground. Trempé jusqu’aux os. J’ai oublié la pluie, le lance-flamme auquel je ne pensais pas encore et tout le reste. J’ai vu des types qui jouaient avec trop de chorus sur la guitare, trop de doudoune sur la basse, trop de Lou Reed sur la voix et un truc nouveau dans la peau. J’ai pu entendre quelque chose de neuf ce qui, avouons-le, n’est pas si fréquent de nos jours. J’ai vu un Phil Collins enfermé dans une boîte à rythmes et les meilleures lignes de basse de la BO de Cocktail jouées live par un type ressemblant à votre livreur DHL. La pluie diluvienne était déjà loin et un monceau de hits digne d’un top 666 diffusé sur une chaîne câblée de l’Atlantide surgie d’outre-tombe s’abattait sur moi. Ce concert prit la forme d’une confirmation, d’un truc pressenti; un rendez-vous.

Pluie diluvienne épisode 2. 20 minutes de marche forcée.

Je suis au Bar Hic. Evelyne Dhéliat n’est pas sur scène, je suis immédiatement déçu. Mais FAIRE y est. Et tout y est pourtant. La drum Super U mixée ultra fort, les lyrics so random et le public dingo qui n’attend que la goutte d’eau pour mettre le feu aux poudres. Mais la magie opère et il ne faudra que 17 secondes, montre en main, pour que l’infernale machinerie se mette en branle. Parfait.

Au moment où j’écris ces lignes j’ai l’air d’un putain d’iguane pilotant une auto-mitrailleuse. Il pleut toujours.

 

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dimanche 10 décembre 2017 / 2 h 50 min

On passe 5 minutes à faire connaissance, le temps joue contre nous je dois m’activer. On passe à la session photo, elle me prévient qu’il faudra en faire plusieurs car elle ne s’aime pas en photo. J’en fais une première. Je lui la montre quand même parce que je la trouve cool… Elle me dit « on dirait mon grand-père ! »

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samedi 9 décembre 2017 / 16 h 43 min

Dernière ligne droite à Bars En Trans, la fatigue se fait ressentir et le froid guette. Nous rencontrons Aloïse Sauvage à cet instant même et elle a le chic de tirer les gens vers le haut, il faut l’avouer. Récit à chaud d’une chouette rencontre, de celles qui donnent le sourire.

Tu connais les 7 Jaws ? Ils étaient hier au Wunderbar où tu joueras ce soir, c’était quelque chose. 

C’est des rappeurs et ils sont deux ? je connais pas mais je viens de découvrir ça a l’air cool, il faut vraiment que je me penche là-dessus, c’est vraiment la course en ce moment.

C’est la première fois pour toi à Rennes ? 

Avec la musique c’est la première fois, mais j’ai déjà joué au TNB avec le cirque contemporain l’année dernière, je n’en suis qu’à mon cinquième concert en réalité.

J’ai vu que tu étais actrice et danseuse, tu semble évoluer dans différents domaines. Comment gères-tu ces activités ? 

C’est une très bonne question, beaucoup d’organisation. C’est pas facile. Je dois faire des choix par priorité, par projets. Tout ceci me permet de définir des priorités finalement, me connaître mieux.

D’ailleurs, j’ai l’impression que tout est lié dans ce que tu fais, on peut dire ça comme ça ?

Il y a beaucoup de choses qu me passionnent et qui me touchent, il s’avère que c’est dans différents domaines, après, mettre une case sur ces choses là (elle réfléchit un instant)… Que ce soit du cinéma, de la musique, du cirque ou de la danse, ce n’est pas la même chose que je demande à ma voix ou à mon corps, par contre ça me permet de me connaître mieux. Jongler d’une chose à l’autre nourrit les différentes propositions artistiques que je veux défendre.

Tu as un domaine de prédilection ? 

La musique est le plus récent. Je ne peux pas dire que c’est encore une habitude, je m’y sens à l’aise mais ça peut changer. Justement, ça va se développer et je m’épanouirai de plus en plus là-dedans, c’est très compliqué. J’essaie de le faire depuis plusieurs années. ll y a des fondations de posées de plusieurs côtés et c’est dur de choisir. Il est certain que j’ai besoin de bouger mon corps, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi le cirque contemporain, ça ne me mettait pas de limite, je pouvais bouger, danser, faire ce que je voulais.

Quand est-ce que tu t’es rendue compte que tu avais besoin d’expression corporelle ? 

Aussi une très bonne question, j’ai commencé par la musique, paradoxalement au conservatoire à 8 ans. Puis avant le bac j’avais une foule d’activités extra-scolaires, mon temps était toujours complet. Je n’ai pas établi de plan de carrière, c’est venu comme ça, naturellement. Je le faisais car j’avais envie de le faire. Très vite s’est confrontée à moi la problématique suivant : je voulais tout faire. J’ai appris très vite à contourner les règles pour pouvoir me permettre de tout faire. J’aime beaucoup parler, j’adore les mots. Aau départ ce sont des petits slams, je cherchais des instrumentaux sur Youtube. Mes vers se posaient et je progressais.

Comment tu définis ta musique ? Je ne te connaissais pas avant le festival, j’ai écouté et tout me semblait très rap, aujourd’hui je vois tes morceaux comme de la pop. 

Je pense que je n’ai pas encore ma patte, ma réponse sera évolutive parce qu’elle sera différente dans six mois ou dans une année. J’aime beaucoup le texte et le hip hop, c’est ce qui me parle depuis longtemps et donc forcément ça se ressent dans ma musique.

« Liberté et barbelés », illustration par Jérémy

On t’écoute et la liberté semble primordiale pour toi. 

Tu sais, on en vient beaucoup à me parler de liberté et c’est ce que je défends. Mes textes sont plus ou moins explicites mais je ne l’ai pas conscientisé au départ, cela doit venir de mes aventures dans plusieurs domaines artistiques. Par exemple le cirque contemporain, j’ai décidé d’y aller, je n’en viens pas du tout. J’avais une technique mais j’étais tout à fait débutante. C’est angoissant, tu es obligée de transformer ça en moteur. Aucune formation de comédienne, pourtant je le suis maintenant, il faut que je l’assume et que je le dise, c’est assez similaire dans mon approche de la musique. Sans initiation, tu as peut-être plus de difficulté à t’assumer, maintenant je dois le faire même si j’ai encore du travail. Je revendique la liberté d’essayer, la tentative est super importante. L’expression dans son ensemble amène la connaissance de soi et te permet d’acquérir cette liberté. C’est une protection finalement : j’ai le droit alors j’essaie.

Pour conclure, quelque chose de mortel à me faire écouter ?

Impossible pour moi de choisir là dans l’instant, j’ai trop de choses en tête alors je vais te dire ce que j’ai écouté dans le train et qui m’a bien plus : Unknown (To You) de Jacob Banks.

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Posons déjà le décors. Vieille baraque excentrée du centre ville de Rennes, le Mondo Bizarro, café concert à la programmation éclectique et de qualité, est un des lieux rennais incontournables pour tout amateur de musiques qui se respecte. Il faut cependant se motiver pour y aller, notamment pendant Bars en Trans. En effet, aller au Mondo prend un bon 25 minutes en bus. Il faut donc être sûr que ce qu’on va voir mérite de louper une palanquée de bons artistes présents dans les différents bars du centre ville. C’est avec un petit pincement au cœur que j’ai dû renoncer au concert de Cocaine Piss qui avait lieu au Bar’Hic et s’annonçait mortel. La programmation du vendredi soir au Mondo Bizarro étant dans une esthétique clairement noise et post-rock, styles musicaux que j’affectionne, cette soirée était donc clairement faite pour moi !

Ce sont les lyonnais de L’Effondras qui ont ouvert le bal. Enchaînant les sons à la fois aériens et puissants, le trio a tout de suite posé les bases d’une soirée qui s’est déroulée sous le signe de l’intensité. Musique à la fois minimaliste et organique, claire et noisy, L’Effondras m’a tout de suite fait pensé au fameux groupe de Chicago, Russian Circles, dans ce côté à la fois aérien mais également puissant des compositions. Enchaînant des parties qui s’apparenteraient à du drone, touchant au psyché au gré de sonorités orientales puis revenant sur les terres post-rock, le groupe perd son auditoire pour mieux l’ensorceler. L’avant dernier son du set touchait carrément à la transe. Je ne savais pas si je voulais partir le profond et la lourdeur avec la batterie ou t’envoler avec la guitare. C’est L’Âne Rouge, dernier morceau du set, qui a définitivement achevé de me convaincre. Ce son m’a clairement évoqué dans la rythmique, et l’aspect progressif, Station, de Russian Circles, avec des accents de Led Zep à l’orientale quant aux sonorités insufflées par la guitare. L’utilisation du bottleneck y apportait un accent très blues. Le morceau, bien que dynamique, commence piano. Mezzo. La cadence s’accélère, puis c’est l’explosion ! La ligne de basse se fait plus présente, calée à la perfection sur une batterie dont les vibrations nous transperçaient tout le corps. La guitare se faisait de plus en plus éthérée et aérienne à mesure qu’elle montait en décibels. Ce côté organique de la ligne de basse qui vraiment démontait, réussissait un instant à éclipser la batterie. La rythmique de celle-ci, de plus en plus syncopée, et tirant vers le math rock, ne faisait qu’accélérer de tempo. Re-glissement du bottleneck qui achevait de rendre le tout totalement magique! L’ascension continue, on est totalement ailleurs. La ligne de basse atteignait l’estomac tandis que la guitare emportait l’esprit vers les étoiles. Finalement la batterie ramenait au présent dont nous pouvions ainsi profiter pleinement. Un concert en trois dimensions donc : sensitive, spirituelle, et temporelle. L’Effondras est mon nouveau groupe préféré.

Il paraissait difficile de surpasser, du moins d’égaler le premier groupe. Le Réveil des Tropiques, groupe venant de Sigiriya, ou de Paris, c’est un peu flou, a cependant pris place sur scène sans démontrer trop de stress. Ce réveil des tropiques, nous l’espérions joyeux, en tous cas un joyeux bordel navigant entre noise, psyché, post-kraut-rock et free jazz. Et c’est effectivement le sourire aux lèvres que le quintet composé de quatre musiciens se soir-là, nous a littéralement promené vers les courants de la musique les plus inattendus. C’est par de la 8-bit music, que le groupe décide d’entamer le set.  Pêle-mêle, au fil des morceaux interminablement courts, nous avons eu droit à des hurlements oscillants entre le dégoût et la transe, des échanges de sourires entre des musiciens complices et vraiment connectés, un petit tour du côté de Kraftwerk. D’ailleurs c’est ce son, démarrant depuis l’un des côtés les plus cool de l’Allemagne, qui soudain nous emmène, lorsque qu’un des zicos s’empare d’un saxo, non pas à la nouvelle Orléans, mais plutôt du côté du Sahara. Le martèlement cyclique des consoles accompagnant crescendo la batterie et va finir par exploser. Finalement dans cette lutte sonore, c’est  le saxo qui reprend le dessus. Légèrement mélancolique, ce petit solo jazzy m’a rappelé le Love Theme de Blade Runner. La basse réapparait ensuite, et prend le dessus, de manière magistrale sur tous les autres instruments. Ensuite… je ne peux plus vraiment décrire exactement car mon attention, totalement prise au piège de cette improvisation diabolique, j’étais, comme toute la salle, totalement immergée dans cette transe noise post kraut rock aux accents psyché. Si L’Effondras était mon coup de cœur, c’est le Réveil des Tropiques, qui en terme de surprise, d’originalité et de sensations extatiques, était le concert de Bars en Trans à ne pas louper!

Les Phoenician Drive ont clos cette soirée sur une prestation très lourde, vaguant entre gros krautrock qui tâche et psyché ondulant. Les braves qui se sont excentrés pour cette soirée bien lourde n’ont pour sûr pas regretté leur choix. Le Mondo Bizarro, vendredi, c’est l’endroit où il fallait être pour vivre une expérience auditive immersive incroyable!

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samedi 9 décembre 2017 / 17 h 29 min

Hier soir au Penny Lane les Rennais de RexRégis ont su conquérir par leurs mélodies ambitieuses. J’ai même entendu quelqu’un parler d’une très belle voix à la Bowie ! Bravo les gars !

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Récit rapporté par Amandine la manageuse du groupe !

« Début de la journée 6h de nancy. Apres avoir dormi 3h. A 1h de rennes panne d essence tara ( chant) et pierre ( batteur) ont traversé des champs pour aller a un garage demander de l aide. Ils ont arraché des barrieres. La il y eu ce sauveur mickael du garage qui les a emmené acheter un gericane d essence et des briquets et apres le mec les a redeposer au bord de l autoroute où ils ont du re escalader avec un gerricane d essence et la ils reviennent on a remit l essence qui etait coté autoroute. Apres 20 min de route on se rend compte que pierre a perdu son portable . Et on a hésité entre venir a l heure ou sauver ce portable et voilà on a sauvé le portable. »

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samedi 9 décembre 2017 / 4 h 23 min

Les Cayman Kings, dont j’avais vu le concert en début d’après-midi, m’avaient un peu intriguée. D’où venait cette énergie et cet ancrage dans les 60’s? 

Moi : Beaucoup de journalistes dont j’ai pu lire les reports, vous trouvent des influences légèrement 60’s. Vous êtes d’accord avec ça? Ça vous embête?
Cayman Kings : (rires) Non, pas du tout. C’est un peu le but en même temps. On y va à fond en même temps.

Moi : C’était pas un hasard?
Marvin (le batteur) : Timotey (le chanteur et compositeur) a bientôt soixante ans. Il essaie de faire perdurer un peu sa mémoire d’enfance.

Moi : C’est parce que vos parents vous ont matraqué aux sons des 60’s, ça vous a un peu défoncé la tête?
Tim : C’est vrai que moi ça a bercé mon enfance. C’est ce que j’écoutais quand j’étais petit avant d’être ado et d’écouter de la merde. Et par la suite j’y suis revenu. L’influence est là. A la base early 60’s et plus récemment fin 60’s/début 70’s.

Moi : En parlant d’influences d’adolescences, on parlait (avant l’interview) que vous étiez fans de Muse et de Kyo. (rires) Vous pouvez me citer vos « guitly pleasure » en musique?
Marvin : Moi j’en suis fier : c’est Doc Ginéco, la « Première consultation ».
Cayman Kings : C’est trop dur.
Marvin : Allez, les mecs! Vous jouez tous les jours de la musique de merde….
Guillermo (organiste) : Moi c’est Raphael. C’est le Johnny espagnol. J’ai un peu honte, mais j’aime bien. Mais bon c’est pas Johnny non plus….
Max (guitariste) : Jean-Jacques Goldman. (rires)

Moi : Et toi du coup Tim? Bon c’est dommage, il manquera la référence de Pierre (le bassiste).
Tim : Ca va être des trucs un peu néo metal que je trouve quand même bien faits. Que j’écoutais quand j’étais ado.
Cayman Kings : Vas-y, balance un nom!
Tim : Genre Korn, un truc comme ça.
Max : Mouais, c’est un guilty pleasure ça?
Tim : J’ai jamais trop tourné dans le rap, les trucs comme ça… J’ai toujours été très très rock quoi…

Moi : T’as toujours écouté des trucs bien, c’est ça que t’es en train de nous dire?.. (rires)
Guillermo : Moi j’aime bien Christophe aussi.

Moi : Bah ça va c’est pas trop pourri ça..
Marvin : C’est même un peu pédant de dire ça!

Moi : En vous écoutant en concert, j’ai trouvé que chaque instrument était mis en avant, mais en même temps l’ensemble était harmonieux. Comment créez-vous cet effet?
Tim : Ça c’est un gros travail assez technique en amont. Au début on avait l’habitude d’envoyer un gros mur de son, de manière systématique. Mais c’était fatigant. Maintenant on essaie de travailler les dynamiques pour qu’il y ait des instruments qui soient mis en exergue. Et sur scène à ce moment on se retourne vers la personne qui joue de cet instrument pour mettre celui-ci en lumière.

Moi : Heavy Candy, que vous avez joué aujourd’hui, est un son qui m’a fait vachement pensé aux Clash, London calling. C’est voulu?
Tim : Pas du tout, mais c’est bien ce que tu dis, ça me fait pensé que sur London Calling y’a un shuffle aussi. Pareil que pour Heavy Candy, ta tatata…. La manière dont je pose ma voix aussi. Même si les Clash c’est arrivé plus tard dans l’histoire du rock. Inconsciemment il y a des groupes qui nous influencent aussi, et c’est pourquoi on est un groupe pas totalement 60′. Très difficile de pas être contemporain. Des fois je me tue à essayer de trouver ce que les gamins de l’époque pouvaient écouter vraiment. D’être au plus proche de ça. Par contre c’est pas totalement ce qu’on fait, et c’est ce que Marvin disait, heureusement qu’on a des influences contemporaines et que ça se ressent dans notre musique, autrement on serait un putain de groupe de revivale, et ce serait pas intéressant.
Marvin : T’façon ce que les groupes jouent aujourd’hui c’est des trucs qu’on reprend, qui existent depuis 20 ans, 30, 60 ans, qu’on essaie de modifier, d’améliorer avec un son différent, une manière de composer différente, une attitude sur scène qui est liée à notre époque. Et nous c’est ce qu’on essaie de faire, c’est pas que de la musique qui sonne année soixante, c’est aussi une musique qui reflète notre époque.
Tim : Oui toi c’est comme ça que tu vois le truc, moi c’est un peu différent. Le garage 60’s je le vois comme un style à part entière. Il y a le garage. Et le garage 60’s pour moi c’est un style qui peut continuer d’évoluer, même aujourd’hui. Les influences d’autres époques c’est cool, mais c’est pas forcément volontaire de ma part.

Moi : Je sais qu’il y a une scène très rock à Lille, comme à Rennes. Toi Marvin je t’avais vu au Bar’Hic jouer avec un de tes autres groupes (Bison Bisou). Vous les autres vous étiez déjà venus à Rennes? Vous pensez quoi de la scène lilloise?
Guillermo : Y’a pas que du rock à Lille. Y’a beaucoup de rap. C’est très intéressant. Comme partout ça devient de plus en plus électro, mais à Lille il y a d’autres scènes un peu plus alterno, comme le rap ou le rock, qui se maintiennent.
Marvin : Ce qui est super intéressant à Lille, c’est que c’est un carrefour. Je suis d’accord avec toi Justine, Rennes est une belle scène. Même à Nantes, même en Bretagne y’a plein plein de trucs intéressants….

Moi : Mais c’est un peu enclavé c’est ça?
Marvin : Ouais c’est ça. La chance qu’on a à Lille, c’est qu’on est près de la Belgique, les Ardennes, l’Allemagne, les Pays-Bas à côté! Mais pour des projets je vais pas mal à Valencienne, et même à Valencienne je vois des trucs putain… mais c’est un bled Valencienne, mais y’a des trucs qui se passent… On est bien lotis à Lille je pense.
Guillermo : Moi je vient de Séville, et là-bas y’a pas mal de groupe aussi… mais en arrivant à Lille j’ai trouvé qu’il y avait une effervescence…

Moi : Des groupes de Lille à me conseiller? Bon, toi Marvin tu vas me dire Bison Bisou je suppose?
Marvin : Oui et puis aussi mon groupe, AB&On.
Guillermo : Moi je vais en dire un autre. Ca n’a rien à voir avec nous. C’est un groupe des années 80 qui s’appelle Guerre froide.
Marvin : C’est lillois Guerre froide?
Guillermo : Oui c’est un groupe de Lille, de cold-wave. J’aime bien la cold-wave, grâce à ma copine.

Moi : J’en ai un très bon à te conseiller, Raskolnikov, ils sont suisses, c’est de la bombe.
Max : Moi je vais citer Vélove, un groupe de garage psyché à Lille qui vaut vraiment le détour.
Tim : The Arrogant. On est les deuc groupes de garage de Lille. On a une petite rivalité mais on s’aime bien. Ce qu’ils font c’est de la bombe.
Cayman Kings : (rires)  Mytho mytho!
Tim : Bah si en terme d’audience et de lieux dans lesquels on joue il y a des rivalités, mais les voir en live j’aime bien.
Marvin : Il y a un groupe de Lille que j’aime bien aussi, c’est Mr Thibaut. Il est excellent, avec Myriam, qui est à la basse, au chant, c’est vraiment bon.
Moi : Bon les gars, je vais mettre 2 heures à retranscrire l’interview, on s’arrête là!

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samedi 9 décembre 2017 / 4 h 06 min

Jérémy : Ça vient d’où ce nom?

Aurélie (avec un sublime accent Liégeois) : On a un goût de chiotte, on s’est trouvés particulièrement drôles un après-midi d’été, il y a 4 ans. Vraiment on branlait rien sur des canapés : « OUAIS PISS C’EST BIEN MAIS COCAÎNE PISS C’EST MIEUX ! » Et puis voilà !

J : Vous vous revendiquez d’un truc punk belge ou rien à foutre ?

A: On ne se revendique pas de grand chose, pour nous c’est important d’être QUEER parce que c’est un bon label, c’est un label qui est inclusif pour tout le monde, après le reste on s’en branle un peu.

POCH: Vous aviez eu une expérience musicale avant Cocaïne Piss?

A: Alors moi c’est mon premier groupe à part un projet mort-né quand j’avais 15 ans, bien anarcho-punk en français, mais on n’a jamais fait un concert. Mais c’était bien : « Anarchie et Liberté » c’était un truc comme ça. Et sinon tous les autres sont actifs dans des groupes depuis bien 10-15 ans à part Mathias qui est jeune mais oui les autres on eu pleins de groupes différents, genre Tagers (je n’ai, au moment où je retranscris cette interview, absolument aucune connaissance de ce groupe voire même si ça s’écrit comme ça !). C’est pleins de gens qui ont fait pleins de trucs ensemble, mais moi c’est mon premier.

Titouan : Hier je pensais rencontrer Calypso Valois. Tu sais qui c’est Calypso Valois ?

A: Nan !

T: C’est la fille d’Elli & Jacno. (ndlr : Aurélie semble avoir un vide dans les yeux, mais c’est qui ces gens, vois le genre). C’est un duo français pop début 80.

A: Cool !

T: Et bien finalement je ne l’ai pas rencontrée hier, mais cette question là j’ai voulu la poser à d’autres mais je ne suis pas certains qu’ils aient compris ce que je cherchais à leur faire dire. Du coup cette question je vais te la poser maintenant. Étant la fille d’Elli & Jacno, et ayant comme parrain Etienne Daho, ça fait quoi de jouer à Rennes?

A: Ecoute, c’est tellement beau, quand je pense à toute l’histoire que cette ville a, et puis Tonton… PARRAIN Daho a tellement fait pour nous et pour cette ville je suis vraiment heureuse d’être dans sa succession.

J: C’est quoi ton morceau favoris d’Etienne Daho ?

A: Je sais pas, il y a pas une histoire d’un truc avec un manège ? Attends je réfléchis, Etienne Daho ça sonne  « Haainnn… » un truc à soupirs comme ça. Est-ce que Mon manège à moi c’est Etienne Daho: « tu me fais tourner la têteeeeeuuuh… c’est Etienne Dahoooooo ah bah putain !!! Tu vois que y’avait bien un truc de manège ! Etienne Daho full respect. « Mon manège à moi c’est toi… » Aussi j’ai vachement envie de faire des chansons de Gainsbourg en reprise parce que je peux susurrer comme une reine ! Voilà… Ahah !

Poch : Et Pigeon vient comment alors ?

Pigeon ? Alors vraiment c’est la chanson la plus conne qu’on ait fait de toute notre life. « This is rollerskating… ». Et puis là tu vas blaster ? Bah ouais je vais blaster ! On a du la jouer 250 ou 300 fois, en plus c’est assez pépère pour moi, j’attends pas non plus que ça passe mais j’ai pas besoin de trop gueuler je bouge mon fion et c’est très cool. C’est notre vieille chanson qu’on joue encore.

 

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samedi 9 décembre 2017 / 4 h 05 min

Ok, l’idée de guincher une partie de la nuit et de retourner travailler avant de réattaquer Bars en Trans n’était pas l’idée du siècle. Soit. Mais lorsque Cocaine Piss s’annonce, ce n’est plus tellement la même chose. Nous rencontrons Aurélie au Bar Hic sur les coups de 21h, suprise : Poch est là.

Si vous ne connaissez pas Poch, je vous la fais Wikipedia : Poch est un ayatollah du punk et de la musique qui avance, responsable selon moi du retour de Marquis de Sade, esthète dans le graff et les expositions de haut casting (Bloody Belgium nom de dieu !), Poch est également un super ami des liégeois Cocaine Piss. L’idée est simple : boire des bières avec le groupe (sympathiser n’aura pris que peu de temps), prendre une photo débile et réaliser une interview. Problème : on a zéro question, alors Poch se propose de nous accompagner [interview par Titouan].

La folie 7 JAWS au Wunderbar capté en 2 min chrono !

On profite de la fin d’Electric Retro Spectrum qui semble combler son public pour retourner au Kenland. L’éternel aller-retour entre le Bar’Hic et le Kenland, on va finir par se faire embaucher par l’un ou par l’autre. Nina Johansson délivre une pop très diluée, on peut piocher aisément ses influences du côté de Bristol, de ses années 90 mélangées à la sauce 2010. Le groupe mériterait une plus grande salle pour être apprécié à sa juste valeur, le son ne porte pas beaucoup. C’est tout le défi des bars, mais le groupe sait y faire et lâche du lest, sort des sons improbables de sa guitare, les rythmes s’imbriquent et Nina porte à bras-le-corps son rôle de leadeuse.

Alors Cocaine Piss. Ce groupe c’est Liège dans toute sa splendeur et son refus du déclin, c’est le set de 25 minutes qui peut anéantir celui d’une heure du groupe le mieux préparé du monde, c’est un truc. C’est un truc. Sans doute le groupe punk qui était à voir à Bars en Trans 2017. Des titres nerveux mais pas tant, une voix à la Plastix (le groupe un peu méconnu, vous savez bien !) qui prend toute son ampleur ici. Le groupe est d’une lourdeur et d’une rapidité sans faille et sans répit. La meilleure astuce pour différencier un bon concert d’un autre plus médiocre est de regarder quel espace le groupe s’approprie. Garde-t-il la scène comme un espace sacré avec son petit confort ? Dans tous les cas, la chanteuse de cette formation redoutable n’a pas passé grand temps sur scène. Bordel ça fait du bien des bouts de crust et une ouverture d’esprit avec le sourire.

La pluie, la pluie et encore la pluie. Celle-ci ne nous découragera pas dans l’idée d’atteindre le Mondo Bizarro. Le Mondo a ça de particulier qu’il est parmi le plus éloigné des bars, du centre-ville je veux dire. Alors de fait, le public vadrouille beaucoup moins, et une attention toute particulière se fait ressentir. Phoenician Drive débute peu de temps après.

Ce groupe a déjà été décrit comme l’inventeur de l’african krautrock. Oui ok, pourquoi pas. Le post-rock est la chose la plus ciblée quand il s’agit de rentrer dans une musique. Phoenician Drive tient de ça. Il faut rentrer dedans et ensuite eux te rentrent dedans. Compositions longues, instruments qu’on ne voit pas assez souvent à part dans Brian Jonestown Massacre qu’on a plus envie de voir, chant rare. Chant rare, c’est important, rare mais pas absent. La magie fait que l’on traîne et que quelqu’un nous ramène à bon port : incroyab’. Selon Justine, Le Réveil des Tropiques était super et « ça te transportait loin », en attendant c’est un vinyle de L’Effondras qu’elle a acheté. Incroyab’.

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vendredi 8 décembre 2017 / 17 h 43 min

On a réussi à croiser les 7 JAWS qui joueront au Wunderbar – La Notte ce soir à 21h30. Ils ont fait 5h30 de bus aujourd’hui pour être là, ils sont chauds ! Réservez-leur un accueil de fou !

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vendredi 8 décembre 2017 / 17 h 31 min

Tu vois ce moment où tu es super préparé pour une interview, tu as un enregistreur, des questions, la personne à interviewer est en face de toi tout va bien. La fin de la seconde question arrive quand tu te rends compte que l’enregistreur te claque dans les doigts… Du coup, tu peux faire genre tu connais bien l’artiste et ta question « Est-ce que tu connais les artistes avec tu partages la scène ce soir ? » se transforme.

David Assaraf joue également au Kenland ce soir, il me semble que vous vous connaissez bien ?

Nina : Oui en effet, (avec un large sourire) je travaille sur ce projet depuis 2 ans et David m’a vraiment beaucoup aidée dans la création, c’est un très bon ami, donc je suis vraiment contente de partager la scène avec lui ce soir. On va boire des coups ça va être super !

Tu évolues dans un style qui est le trip-hop, ce qui pour moi évoque évidement Bristol et le milieu des années 90, te trouves-tu à contre courant ? Est-ce un style qui reste et qui existera toujours selon toi ?

N : Oui pour moi le trip-hop est intemporel, parce que c’est un mélange de tout, ça reste toujours dans l’actualité, ça ne peut pas ne pas être d’actualité. (rires !)

De quoi t’inspires-tu pour tes morceaux, qu’est-ce qu’ils racontent ?

N : Et bien j’ai un morceau qui s’appelle One Step Too Low, qui parle d’une situation que j’ai vécue. C’est une situation qui m’a un peu traumatisée, à vrai dire… Ça parle des violences dont tu peux être victime dans la vie entre Homme/Femme, que ça soit dans une soirée un peu arrosée, ou même dans la rue, moi c’était dans la rue, du coup je suppose que j’ai fait ça comme une sorte de décharge émotionnelle.

C’est un thème très présent en ce moment dans l’actualité, tu vas pouvoir nous donner ton avis, penses-tu que le monde est en train d’évoluer à ce sujet ?

Oui je trouve que c’est important d’en parler, il ne faut pas avoir honte d’en parler car ce sont des situations que beaucoup de femmes vivent, il n’y a rien qui n’est pas grave je trouve, l’échelle est tellement grande c’est compliqué à déterminer mais je trouve que l’essentiel c’est que nous sommes en train de faire un « statement » de tout ça et je trouve cela très touchant ces témoignages, c’est fort et hyper positif. Et tout cela sans forcément aller contre les hommes, ce n’est pas ça dont il s’agit, c’est juste de vider son sac un peu et de souffler, de dire que c’est arrivé, et de faire comprendre aux autres que ce n’est plus possible de faire ça.

Cette histoire est ressorti via le milieu du cinéma, ressens-tu un esprit similaire dans le milieu de la musique au niveau des rapports hommes/femmes ?

N : Moi j’ai toujours été très bien entourée, soit par des amis, soit avec des personnes où un rapport de confiance et de bienveillance s’est très vite instauré. Toujours beaucoup de respect et de gentillesse. Je croise les doigts, pour l’instant je n’ai travaillé qu’avec des personnes super.

Dans quel état d’esprit es-tu pour ce soir ?

N : J’espère que je ne vais pas mourir de trac, je vais essayer de faire que ce soit un moment un peu magique.

On n’en doute absolument pas ! Rendez-vous au Kenland à 22h.

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vendredi 8 décembre 2017 / 17 h 02 min

Vous avez préféré faire la grasse mat ? Récupérer de votre soirée arrosée du jeudi soir ? Et vous avez loupé les Cayman Kings ? C’est vraiment dommage car ce groupe c’est de l’énergie en boite de chocolat gorgée de LSD, venue tout droit des 60’s !


Acidulé et tranchant, leur garage psyché rétro a réveillé le spectateur, trop heureux de pouvoir bouger à une heure aussi inhabituelle.
Après le premier son, le chanteur, Tim, lance : « On est les Cayman Kings ! On sait qu’il est que 14 heures, mais – d’une voix sensuelle – vous pouvez vous approcher ».
Sont-ce les boucles brunes ? Le jeu de scène très dynamique qui happe l’attention du public ? Quoi qu’il en soit, l’attitude du frontman me rappelle un peu Jim Morrison. Sauf qu’il ne s’est pas mis torse nu. Ça aurait été dommage, car tous les autres membres du groupes portaient la même sublime chemise rouge à motif à fleurs à la 60’s, il aurait rompu l’harmonie. D’ailleurs ce que j’ai remarqué en les voyant jouer, c’est que même si Tim, le chanteur, a une très forte présence, l’ensemble du groupe a développé une communication et compréhension au service de l’auditoire. Les réactions du public sont d’ailleurs très enthousiastes !
Le côté rétro du Farfisa nous fait aussi nous balader du côté des 60’s, quoi que leurs morceaux, très énergiques, sont loin d’être des balades. Guillermo, qui en est l’organiste, nous susurre de doux mots en espagnol. J’ai particulièrement aimé l’attitude d’énervement impatient lorsque les Lillois ont joué « Heavy Candy », un son dont le tempo et la mélodie me rappellent « London Calling » mais qui aurait été revisité à la Yardbirds. Le chanteur s’élance dans le public, joue avec lui. Marvin, à la batterie, mène la cadence. Max, à la guitare, donne la réplique au chanteur et fait un putain de solo de guitare plein de fuzz et de disto. Miam !

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dimanche 10 décembre 2017 / 21 h 21 min

James Darle, tout en finesse.

Je réussis à me frayer un chemin jusqu’au Chantier. Tout le monde attend la sensation du soir, James Darle, membre des Salut C’est Cool. Je m’attends à quelque chose de très léger Il n’en est évidement rien. Les BPMs sont au maximum, ça galope sévère, les mâchoires grincent. D’enfer !

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samedi 9 décembre 2017 / 12 h 20 min

Avant même que le concert ne commence, je remarque le corps de la guitare du frontman bien écorchée. Les premiers morceaux le confirment, les guitares sont aliénantes, on fleurte avec la perte de contrôle. Datcha Mandala véhicule son énergie par sa fougue et son indo-influence. Encens qui embaument ce bar bordélique, nappes et accords rappelant le cithare, notamment via le jeu du second guitariste. Une philosophie ancrée jusque dans leur corps, tatouages, colliers et sourires extatiques. L’invitation est lancée ! Le premier guitariste, chanteur et frontman transpire le psyché, pieds nus dans la lignée d’Hendrix, un brin de Led Zep dans cette voix à la Robert Plant. Je ne compte pas les autres autres envolées psyché/garage à la Kevin Parker. Au Bar’Hic il y avait foule, on pouvait à peine bouger, mais la foule est conquise et se laisse mener à la baguette par le batteur qui a un jeu des plus impeccable!  Le concert se termine par un show dantesque sur un son exutoire, un hymne à la volonté de vivre et l’abandon de tout ce qui nous emprisonne. Un petit conseil pour découvrir ce groupe? Ecoutez Misery, ode somptueuse à la tristesse, au combat, à la rage de vivre!

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vendredi 8 décembre 2017 / 13 h 48 min

Lo-fi, shoegaze et cold-wave. Des sous-courants du rock vraiment très joyeux qui ne nous rappellent absolument pas que tout va bien aujourd’hui et que s’ils reviennent à la mode, ce n’est absolument pas parce que le passé est un animal grotesque. Les écoutes préliminaires de Bryan’s Magic Tears m’avaient laissé en bouche ce goût délicieusement écœurant du bonbon un peu trop sucré dans le paquet duquel tu as quand même envie de continuer à plonger la main. Ce groupe a l’odeur des mystérieuses cités d’or, le goût salé du diplo Denver avec la petite pointe piquante des tortues ninjas. L’interview était prometteuse !

Moi : Ce qui ressort le plus de votre zic c’est un doux sentiment de mélancolie. Est-ce l’effet voulu ? Êtes-vous nostalgiques du passé, de votre enfance comme j’ai pu le lire ?
La bassiste
(elle rigole) : « Mélancoliques », tu veux dire dépressifs ?

M : Oui, j’osais pas le dire, j’étais dans le politiquement correct.
Benjamin, le compositeur et chanteur : Mélancoliques oui je pense qu’on l’est tous un petit peu. Après nostalgiques, pas de quelque chose en particulier, on peut se laisser aller à la nostalgie de temps en temps.
Un des guitaristes : Ahah tu avais pas à répondre de manière politiquement correcte, t’avais pas de leçon à apprendre !
La bassiste : C’est parce que Benjamin est un grand enfant.

M : J’ai noté beaucoup de références à l’enfance, notamment aux cheerios.
Le batteur :
Oui, on fait pas mal dans les céréales. Moi je suis plutôt Choco Trésor perso. Cette fine enveloppe craquante, enveloppant du chocolat fondant.
Un guitariste : Moi je suis plutôt Special K sans sucre.
Tout le monde rigole.

M : Comment se passe votre processus de composition ?
B :
Pour la compo, c’est principalement moi. Après en concert, on retranscrit pas à la note près ce qui a été enregistré. Si on faisait ce qu’il y a sur le cd à la lettre, ça ferait un peu bedroom pop, comme on dit dans les interviews. (rires)
Guitariste : Ouais c’est quand même Benjamin qui compose tout.

M : « Small dick fucks cheerios », ce son est un peu plus psyché…
B : Dans beaucoup de choses que j’écoute il y a du psyché, après se donner une étiquette psyché…
Batteur : Après c’est pas du psyché avec des fleurs…
Bassiste : Oui ce serait plus du psyché 90’s.
Guitariste : Ouais, du psyché hip hop. (On rigole) Ça veut pas dire grand-chose.
Bassiste : Le psyché c’est un peu dégueu.
Guitariste : On ne surfe pas sur le cliché grosse barbe chevelu.
B : C’est pas notre but de faire un truc uniquement planant, on aime aussi les jolies mélodies, les grosses guitares des fois…
Guitariste : Les rythmes endiablés.

M : Sur « Lighting Breast », notamment l’intro qui est un petit plus lourde et lente que le reste de l’album, via la ligne de basse, j’ai ressenti une influence de Wicked Lady, plus spécialement « War Cloud ». C’est fait exprès ? Vous connaissez, ou c’est totalement par hasard ?
B : C’est vrai que ça fait un peu Black Sab sur le premier accord, c’est pas ce que je voulais faire à la base, mais quand je la réentends ouais, on peut entendre un peu ça.
Guitariste : Mais dans la suite du morceau on retombe vite aux ados qui mangent des cheerios en pyjama. (rires)

M : Si chacun d’entre vous n’aviez qu’un groupe à retenir, qui vous a fortement influencé ?
Bassiste : Kim Deal des Pixies.
B : Je peux en dire deux ?
Guitariste : Ah non tu vas gâcher le jeu là !
B : Lou Reed (oui c’est un peu facile).
Guitariste : Aahahah moi le c’est le FC Barcelone!
Bassiste : Maureen Tucker.
Guitariste : Leonard Cohen.
Batteur : Moi le batteur de Television !

M : Avez-vous un peu checké la prog de Bars en Trans, il y a des artistes que vous aimez bien ou aimeriez voir jouer ?
Benjamin : Villejuif Underground. MNNQNS, des potes à moi de Rouen. Apollo Noir et Maestro : deux groupes d’une pote à paris qui a un label qui s’appelle Tigersushi. Mais sorti de l’entourage on n’a pas trop checké la prog.

M : J’ai vu que vous allez jouer à La Vague le 13 décembre avec Jessica93 : vous connaissez bien Geoffroy Laporte ? Vous en rapprocheriez-vous sur certains aspects ? Vous connaissez-vous des influences communes ?
Benjamin : On n’a jamais joué avec Geoffroy, mais on partage un local de répet avec lui. Et c’est un copain à nous.

M : Je trouve ça un peu drôle, en reparlant du côté « dépressif » : vous c’est plutôt dans le gentil…
Guitariste : Ouais, dépressif qui remonte un peu la pente et lui c’est plutôt je la descends avec un parpaing dans les bras et je plonge dans l’eau. (rires)
Batteur : Ouais, le pauvre. Mais il est brave, il s’accroche.
Guitariste : Ouais il est un peu plus dark que nous. Nous on essaie de se maintenir dans la joie.

M : Ouais, vous c’est la petite déprime de dimanche de lendemain de cuite, devant les dessins animés…
Guitariste : Je ne comprends pas cette image d’ados et de dessins animés qui nous colle à la peau.
Bassiste : C’est les paroles.
Batteur : C’est les sons de chorus, un peu flottants…
Bassiste :
C’est le coté cheerios qui doit jouer aussi…

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vendredi 8 décembre 2017 / 13 h 28 min

Les Bryan’s Magic Tears jouaient au Bar’ Hic ce jeudi 7 décembre. Dans l’équipe de Bars en Trans, on a tous vu le concert et on est unanime : ces gars et cette fille déboîtent !
Une atmosphère éthérée, on ne sait pas trop si c’est bourrin ou si c’est calme. On tend vers le lo-fi, on se rapproche du shoegaze. En écoutant l’album j’avais remarqué un petit côté Cage The Elephant, et ça s’est confirmé en live, au niveau des guitares et de la voix : brouillard écossais, romantisme adolescent. En live, ça bouge carrément plus qu’à la première écoute. Normal. Le son est plus lourd, plus puissant, plus énergique. Super fuzzy, limite joyeux. Un Lighting Breast, aux bases un peu plus bourrines, exécuté à la perfection. Petit cadeau pour les spectateurs qui sont restés jusqu’au bout (en même temps pourquoi seraient-ils partis ?) : une reprise magistrale des Smiths, un « How Soon Is Now ? » exécuté magistralement. Un sans faute.

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vendredi 8 décembre 2017 / 4 h 15 min

Premier jour de Bars en Trans 2017 pour ma part et pour l’équipe toute neuve dont je fais partie. Les rendez-vous sont fixés et les vélos sont comme promis : acérés. Premier stop au Bar’Hic mais bien en retard : les Bryan’s Magic Tears sont passés entre d’autres mains, point trop n’en faut car vous apprendrez plus loin que leur concert de ce soir fut ma claque de la soirée.

Nous nous avançons vers le Penny Lane, les MNNQNS y joueront vers 21 heures, je crois. On les met dans un manège place de la mairie le temps d’une séance photo express, l’affaire est dans le sac. Quelques aventures plus tard nous sommes devant The Experimental Tropical Blues Band. Je repère une Danelectro, monstre de guitare que j’adore. Le groupe belge envoie, c’est même la définition d’envoyer du bois, du vrais bois pour se chauffer l’hiver. Ils sont trois mais sonnent comme dix. C’est animal, le Ty Anna est bondé, on a tout essayé : passer derrière le bar, négocier, etc. Rien n’y fait, on se faufile dans la foule compacte tant bien que mal, mais le mal y fait beaucoup dans ce genre de concert. Le son est fort, le trio avance à toute berzingue sans ressentir aucune peur et c’est assez clair. C’est avec un regain d’énergie qu’on s’échappe vers le concert de Askehoug.

Je dois avouer avoir rarement mis les pieds au Dejazey avant une heure avancée, Bars en Trans a ceci d’unique. Askehoug a une gueule, une vraie gueule, une vraie veste aussi. Il me fait penser à Bashung que j’adore, à Arthur H que j’aime bien moins, à Katerine que je regarde depuis longtemps. Askehoug joue avec le franco-français comme un enfant, non sans humour, et sous cette forme ça passe terriblement bien. Des gimmicks, son nom sur le clavier, une sonnette comme pour dire que le repas est servi. Excellente surprise que ce pianiste foncièrement soul, qui semble réussir à faire la nique à toutes ses influences.

Retour au Bar’Hic où je m’accorde une pause. J’attends Bryan’s Magic Tears qui commence en retard, mais ce n’est pas pour rien. Ce groupe occupe ma platine depuis presque un an et j’admets que l’attente est forte. Les années 90 dans leur plus simple force. Les Stone Roses, les Smiths, Pavement, tout défile. Ils attaquent le morceau The Hand of Summer en deuxième position, ils nous font une Poulidor. Du chorus de partout, du nombre sur scène et toute cette énergie adolescente et rien à foutre qui s’en dégage.

Portrait exclusif jamais publié auparavant.

Malheureusement les agendas se croisent et je sais que Jo Wedin & Jean Felzine commencent à jouer au Kenland. Je ne suis pas déçu non plus, peut-être même que c’est au dessus du reste. Jean échappé de Mustang, Jo évadée de Mai délivrent un set libre et sans chichi, trouble et dansant. Chanter, baiser, boire et manger du nom de leur chanson restera longtemps dans ma tête. La fin du live se veut carrément plus osée et dansante, presque Blondie. Presque comme si quelqu’un l’avait rencontrée, Blondie. Un véritable grand moment qui je l’espère pourra devenir une révélation de Bars en Trans. Qui sait.

Qui sait, cette première soirée continue, le week-end ne fait que commencer. S’est-on tiré une balle dans le pied à vouloir démarrer la fête trop tôt ? Demain le dira. Dès l’Etage, dès Gloria, puis Bars en Trans, puis les impressions. Place au spectacle, place à Bars en Trans qui m’enchantent de plus en plus dans leur simplicité et leur radicalité. De fait, investir plus de quinze bars et aligner cent douze groupes, c’est du courage.

A demain !

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jeudi 7 décembre 2017 / 17 h 15 min

Il est à peine plus de 13h, Rennes est froide et humide. La musique de MAESTRO est surement la bande son idéale de ce jeudi midi. C’est un groupe proche de cette sphère de musicien·ne·s surdoué·e·s parisien·ne·s comme Poni Hoax, Jeanne Added et bien d’autres, il était impossible de passer à côté de cette opportunité de leur poser quelques questions.  On commence donc le blog de cette édition 2017 avec eux.

Bars en Trans, c’est un festival qui est quand même composé essentiellement de jeunes groupes. Quand je vous vois je n’ai pas l’impression d’avoir affaire à un groupe dans l’émergence ? Expliquez-moi un peu tout ça !

Fred (majoritairement avec quelques apparitions de Mark le chanteur et d’Antoine le batteur) : On est en train de finir le deuxième album, ce soir c’est la première où on joue nos nouveaux morceaux. On a fait une quarantaine de dates sur la tournée du premier. On a fait Bars en Trans il y a deux ans. Là ce soir c’est plus un showcase, organisé par notre tourneur, A gauche de la lune dans le cadre de Bars En Trans. En effet on a joué dans pas mal de groupes les uns les autres, on a même joué plusieurs fois à Bars En Trans avec d’autres formations. (Diva par exemple, je n’ai pas retenu les autres…) Moi ça fait la troisième fois que je viens, la première c’était il y a peut-être dix ans. Mais là on est vraiment centré sur Maestro depuis que l’on a sorti le premier album, cela fait trois ans. On est hyper impatients de le sortir en avril 2018. Il y a même un titre qui sort demain qui s’appelle Harmony. Toujours sur Tigersushi.

Comparativement au premier album qui était plus une compilation de différents maxis, qui ont été enregistrés sur la durée, ce second album a été enregistré en deux semaines. On avait chacun beaucoup de boulot à côté donc cela ne nous laissait que très peu de temps pour le faire mais voilà, la créa a été beaucoup plus rapide donc on a vraiment hâte de le présenter !

Maestro c’est vraiment le projet où on ne fait pas de concessions. On se fait plaisir.

Antoine : C’est pour ça que quand tu parles d’émergence, même si on a tous un passif assez important, ça reste un projet émergent, après si ça émerge ou pas, ça seul l’avenir nous le dira mais on le continuera quand même car on a la chance de tous travailler à côté et de gagner notre vie à peu près, et de pouvoir faire vivre ce projet. On reviendra peut-être encore à Bars en Trans dans deux ans… (rires)

(Bruit de débouchage de bouteille de vin)

Fred m’explique que Maestro s’était créé au départ avec lui et Marc uniquement en studio pour le plaisir de faire de la musique et Antoine est arrivé par la suite après s’être rencontré sur la tournée de Vitalic où ils étaient en backing band.

Un souvenir de Rennes, Les Trans, Bars en Trans?

: Quand on est venus jouer il y a deux ans, on jouait au Bar’hic, ce lieu est vraiment punk, ça joue très fort, il y a une réelle proximité avec le public.

M : Je me souviens d’un gros gars au premier rang avec une grosse barbe qui étaient complètement fou, c’était drôle il était fan du groupe c’était très drôle.

A : De toute façon, ce week-end là à Rennes, même pour les pros de toute façon c’est LA teuf de l’année, les artistes… Tout le monde se la colle.

M : Et j’espère que ce sera la même ce soir.

Tout le monde rigole, parce que tout le monde sait que c’est exactement ce qui va se passer !

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jeudi 30 novembre 2017 / 15 h 22 min


Cent soixante heures nous séparent de l’édition 2017 de Bars en Trans. Encore une, qui se tiendra du jeudi au samedi soir dans nos chers bars rennais (et croyez-nous, on s’y connaît). Qui dit nouvelle année dit nouvelles têtes ou presque, on a décidé de vous faire découvrir et revivre tout ça avec nos articles, nos photos et nos illustrations sans oublier des surprises et un professionnalisme sans faille. Toute la fine équipe est à pied d’oeuvre, les vélos sont acérés, le sommeil accumulé pour s’apprêter à pouvoir en perdre, les têtes sont devenues énormes à force d’écouter les futures stars du matin au soir !

Vaste programme, n’est-il pas ? Mais vous savez, les programmes…

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