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Site Bars en Trans
vendredi 8 décembre 2017 / 13 h 48 min

Lo-fi, shoegaze et cold-wave. Des sous-courants du rock vraiment très joyeux qui ne nous rappellent absolument pas que tout va bien aujourd’hui et que s’ils reviennent à la mode, ce n’est absolument pas parce que le passé est un animal grotesque. Les écoutes préliminaires de Bryan’s Magic Tears m’avaient laissé en bouche ce goût délicieusement écœurant du bonbon un peu trop sucré dans le paquet duquel tu as quand même envie de continuer à plonger la main. Ce groupe a l’odeur des mystérieuses cités d’or, le goût salé du diplo Denver avec la petite pointe piquante des tortues ninjas. L’interview était prometteuse !

Moi : Ce qui ressort le plus de votre zic c’est un doux sentiment de mélancolie. Est-ce l’effet voulu ? Êtes-vous nostalgiques du passé, de votre enfance comme j’ai pu le lire ?
La bassiste
(elle rigole) : « Mélancoliques », tu veux dire dépressifs ?

M : Oui, j’osais pas le dire, j’étais dans le politiquement correct.
Benjamin, le compositeur et chanteur : Mélancoliques oui je pense qu’on l’est tous un petit peu. Après nostalgiques, pas de quelque chose en particulier, on peut se laisser aller à la nostalgie de temps en temps.
Un des guitaristes : Ahah tu avais pas à répondre de manière politiquement correcte, t’avais pas de leçon à apprendre !
La bassiste : C’est parce que Benjamin est un grand enfant.

M : J’ai noté beaucoup de références à l’enfance, notamment aux cheerios.
Le batteur :
Oui, on fait pas mal dans les céréales. Moi je suis plutôt Choco Trésor perso. Cette fine enveloppe craquante, enveloppant du chocolat fondant.
Un guitariste : Moi je suis plutôt Special K sans sucre.
Tout le monde rigole.

M : Comment se passe votre processus de composition ?
B :
Pour la compo, c’est principalement moi. Après en concert, on retranscrit pas à la note près ce qui a été enregistré. Si on faisait ce qu’il y a sur le cd à la lettre, ça ferait un peu bedroom pop, comme on dit dans les interviews. (rires)
Guitariste : Ouais c’est quand même Benjamin qui compose tout.

M : « Small dick fucks cheerios », ce son est un peu plus psyché…
B : Dans beaucoup de choses que j’écoute il y a du psyché, après se donner une étiquette psyché…
Batteur : Après c’est pas du psyché avec des fleurs…
Bassiste : Oui ce serait plus du psyché 90’s.
Guitariste : Ouais, du psyché hip hop. (On rigole) Ça veut pas dire grand-chose.
Bassiste : Le psyché c’est un peu dégueu.
Guitariste : On ne surfe pas sur le cliché grosse barbe chevelu.
B : C’est pas notre but de faire un truc uniquement planant, on aime aussi les jolies mélodies, les grosses guitares des fois…
Guitariste : Les rythmes endiablés.

M : Sur « Lighting Breast », notamment l’intro qui est un petit plus lourde et lente que le reste de l’album, via la ligne de basse, j’ai ressenti une influence de Wicked Lady, plus spécialement « War Cloud ». C’est fait exprès ? Vous connaissez, ou c’est totalement par hasard ?
B : C’est vrai que ça fait un peu Black Sab sur le premier accord, c’est pas ce que je voulais faire à la base, mais quand je la réentends ouais, on peut entendre un peu ça.
Guitariste : Mais dans la suite du morceau on retombe vite aux ados qui mangent des cheerios en pyjama. (rires)

M : Si chacun d’entre vous n’aviez qu’un groupe à retenir, qui vous a fortement influencé ?
Bassiste : Kim Deal des Pixies.
B : Je peux en dire deux ?
Guitariste : Ah non tu vas gâcher le jeu là !
B : Lou Reed (oui c’est un peu facile).
Guitariste : Aahahah moi le c’est le FC Barcelone!
Bassiste : Maureen Tucker.
Guitariste : Leonard Cohen.
Batteur : Moi le batteur de Television !

M : Avez-vous un peu checké la prog de Bars en Trans, il y a des artistes que vous aimez bien ou aimeriez voir jouer ?
Benjamin : Villejuif Underground. MNNQNS, des potes à moi de Rouen. Apollo Noir et Maestro : deux groupes d’une pote à paris qui a un label qui s’appelle Tigersushi. Mais sorti de l’entourage on n’a pas trop checké la prog.

M : J’ai vu que vous allez jouer à La Vague le 13 décembre avec Jessica93 : vous connaissez bien Geoffroy Laporte ? Vous en rapprocheriez-vous sur certains aspects ? Vous connaissez-vous des influences communes ?
Benjamin : On n’a jamais joué avec Geoffroy, mais on partage un local de répet avec lui. Et c’est un copain à nous.

M : Je trouve ça un peu drôle, en reparlant du côté « dépressif » : vous c’est plutôt dans le gentil…
Guitariste : Ouais, dépressif qui remonte un peu la pente et lui c’est plutôt je la descends avec un parpaing dans les bras et je plonge dans l’eau. (rires)
Batteur : Ouais, le pauvre. Mais il est brave, il s’accroche.
Guitariste : Ouais il est un peu plus dark que nous. Nous on essaie de se maintenir dans la joie.

M : Ouais, vous c’est la petite déprime de dimanche de lendemain de cuite, devant les dessins animés…
Guitariste : Je ne comprends pas cette image d’ados et de dessins animés qui nous colle à la peau.
Bassiste : C’est les paroles.
Batteur : C’est les sons de chorus, un peu flottants…
Bassiste :
C’est le coté cheerios qui doit jouer aussi…

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