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Site Bars en Trans
dimanche 9 décembre 2018 / 20 h 13 min

Samedi matin, les voisins jouent de la perceuse à partir de 8h30, le respect est mort.

Sur la dalle du Colombier, planqué derrière les cabanes de Noël, le rendez-vous avec l’émergence du rap francophone est pris au 1988 live club.
Normalement, passé 25 ans, l’être humain fait un blocage sur l’autotune, ce qui le rend hermétique à ce genre d’esthétique. C’est probablement un léger décalage au niveau de l’oreille qui me permet malgré tout d’apprécier l’outil à sa juste valeur (et par la même de faire augmenter considérablement la moyenne d’âge des concerts auxquels je me rends).

Je prends la programmation en cours de route, les rennais Sawyer & Jeunejoueur endiablent la salle souterraine au son de l’album, Temps perdu, sorti il y a tout juste un mois.
Skvna Boi, bien connu des amateurs de Columbine ou L’Ordre du Périph est à la prod et Jeunejoueur en profite pour lâcher un titre inédit, Sombre.
Zébulon sauteur, Sawyer n’est pas l’Amérique mais peut-être bien le symbole de la liberté : le titre phare, Libre, provoque la démence du public déjà acquis à la cause.

Les sets s’enchaînent, les néons roses de l’escalier m’embrouillent les yeux, Stensy se lance au rez-de-chaussée.
Allure légèrement ténébreuse, anneau à l’oreille gauche, coupe de cheveux impeccable, vêtu d’un survet jaune fluo (même dress code pour Disiz la peste l’avant-veille, il doit se passer un truc avec cette couleur en ce moment), il impose un style fluide.
Ses morceaux, plus chantés que rappés, sont immédiatement efficaces et accrocheurs. Je mets quiconque au défi de ne pas avoir T-shirt blanc en tête pendant trois jours après l’avoir entendu pour la première fois.

De retour au sous-sol pour Di#se. Il y a quelque chose de physique, une énergie vitale, qui se dégage des titres comme de sa présence scénique.
Du rap à l’ancienne aux instrus afro trap, la présence de Romain Jovion (issu du Bagad Brieg #breizhatao) à la batterie conforte ce sentiment de puissance sonique. Que viennent également appuyer les stroboscopes (salut j’ai perdu une rétine).
En 30 minutes, pour son premier concert rennais, il capte l’audience et la retourne en un dernier circle pit déchaîné.

Cure de jouvence terminée, direction la Maison des Association, des sièges confortables, des adultes calmes et Elisapie.
Venue d’outre-Atlantique, des histoires incroyables du peuple Inuit dans les veines, elle est accompagnée par trois musiciens (guitare basse batterie, simple, basique). Il y a une dimension incantatoire, quasi chamanique dans ses morceaux teintés de blues. La salle est embarquée dans une bulle, au son d’un langage qu’aucun d’entre nous ne peut comprendre, guidée par cette voix multiple et l’émotion qui affleure.

Ressortir. La nuit est encore jeune, les promesses variées.

Klervi

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