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Site Bars en Trans
samedi 6 décembre 2014 / 16 h 03 min

pro

Une fois n’est pas coutume nous avons décidé de suivre un animal dont le comportement demeure toujours un grand mystère : le pro en festival. La communauté scientifique sait peut de chose sur la façon dont ces mammifères parviennent à survivre en province. Deux biologistes réputés spécialisés dans l’étude éthno-comportementale ont réalisé une expérience inédite et ont suivi plusieurs individus à leur insu en les équipant de colliers émetteurs et d’une caméra infra-rouge. Cet équipement leur a permis de les suivre à la trace et de répondre à certaines questions : comment le pro se déplace ? Comment s’hydrate-il ? Où dort-il ? Où trouve-t-il de l’alcool ? Quelle est la taille de son territoire ? Comment se nourrit-il ? De nombreux aspects de ses agissements restent incompréhensibles. La fréquentation de ce mammifère explose dans la ville de Rennes durant le premier weekend de décembre. On explique ce phénomène par son intérêt pour la musique et la convivialité, cependant on ne perçoit que le sommet de l’iceberg. Nous vous entraînons dans un univers clandestin afin de comprendre comment ce mammifère d’obédience citadine parvient à survivre et à affronter les dangers du monde rural. Ce nouvel environnement va transformer ses comportements de façon surprenante.

Sa très grande capacité d’adaptation lui permet de vivre un peu partout sur une courte période ( 2 à 3 jours), au delà de cette durée il commencerait à être désorienté, à devenir craintif, à se recroqueviller sur lui-même et finalement mourir. La seule chose dont les membres de cette espèce ont besoin c’est un pass gratuit, ce qui leur est vraiment indispensable et l’assurance de pouvoir accéder au plus grand nombre d’activités, même s’ils ne s’y rendent pas. Le deuxième élément fondamental à sa survie serait l’accessibilité à l’alcool, de préférence gratuit, sans cela le Pro a tendance à devenir moins productif, et se fatigue rapidement. Il doit faire face à des conditions de survie compliquées en festival, étant constamment sollicité. Il est tiraillé entre l’envie naturelle et surdéveloppée de se sociabiliser, en règle générale, avec des membres de sa communauté et la curiosité d’élargir sa connaissance en allant écouter des concerts. En règle générale, nous avons constaté qu’il possède une immense propension à céder à son instinct premier : discuter entre pros. Le pro des villes redoute la promiscuité avec l’autochtone, et peine à se mélanger avec la communauté de l’endroit où il se trouve. Très habile de ses mains cette caractéristique physique lui permet de se faufiler partout, dans toutes les villes où il se rend, il se débrouille vraiment très bien en passant  pratiquement inaperçu. En plus il est omnivore et ne suit pas de régime alimentaire strict. D’autre part beaucoup d’individus de cette communauté ont les dents élimées, même très jeunes à force de manger n’importe quoi durant les festivals.  Il est contraint de reprendre des forces en lieu sûr, et augmente ainsi ses chances de survie dans un monde truffé de dangers. Il a un sens du touché peu développé en parti parce qu’il craint de côtoyer de trop près les autres espèces peut-être par peur de transmission des maladies ou encore par hygiène. Dans tous les cas, cette étude n’apporte aucune réponse à ce sujet. Sur le plan physiologique, il devient paresseux et prend du poids : son cœur et sa tension artérielle vont en pâtir.

L’élément le plus intéressant que révèle ce pistage d’hier est que son territoire se serait très peu étendu, il s’est rapidement adapté aux conditions climatiques plus rigoureuses qu’à l’accoutumée qu’impose Rennes. On dit souvent que les changements de comportement chez une espèce peuvent entraîner des changements dans son cerveau, cependant nous n’avons pas noté de réelles améliorations cérébrales chez le pro en milieu hostile…  L’animal peut faire plusieurs choses à la fois (répondre au tel, chercher d’autres individus de son espèce, guetter les prédateurs et flairer une nouvelle piste). Pour la première fois une étude permet d’établir un itinéraire précis. On constate que la zone de déplacement du mammifère est très petite, l’émetteur retrace 5 positions seulement en 9 heures : rue Papu / rue saint-Michel / rue Saint Louis, Carrefour Jouaust, rue Papu soit moins d’2,45 km. Mais ce que ce pistage révèle de plus frappant est que le pro ne s’approche pas de l’eau, et ne traverse pas les grandes artères. On sait qu’un animal se déplace en fonction de ses prédateurs ;  il n’a pas besoin de verdure pour survivre, il semblerait qu’il soit très heureux en ville. C’est bizarre.

En conclusion nos spécialistes se sont aperçus qu’il existait un grand nombre de similitudes entre les pros et les ratons laveurs, les principales caractéristiques que l’on retrouve chez les deux espèces sont d’être des animaux essentiellement nocturnes, capables de se faufiler partout grâce à leurs doigts agiles, opportunistes et faciles à apprivoiser. Tout comme cet animal de la famille des procyonidae, le pro est beaucoup plus malin qu’on ne le croit.

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