On m’a toujours conseillé de faire du sport, ne serait-ce que pour développer son esprit d’équipe et sa pugnacité. Après plusieurs déroutes d’activités en tout genre du volley au curling en salle en passant par le badminton – du reste sport décourageant tant la suprématie asiatique y règne – je ne savais plus exactement à quel saint me vouer. J’ai alors entrepris des recherches actives et documentées sur la culture physique, tant la perspective d’un galbe du corps et de l’esprit persistait dans mon esprit. Au détour d’une conversation entre chicks, on m’a expliqué le concept de ce sport tout à fait intéressant qu’est la barre au sol, sachant que sa création en 1937 est dû à l’impossibilité pour le professeur de danse de fixer la fameuse barre d’échaument au mur du bâtiment. Et paaaffff la barre au sol était née, car ce que nous ne pouvons pas faire debout, pourquoi pas le faire couché !
Il ne me restait plus qu’à choisir un cours, payer mon adhésion, mettre des grosses chaussettes de danse (parce qu’il ne faut jamais négliger le style) et les portes de l’aérobic moderne s’ouvraient à moi. Ce ne fut pas une mince affaire, tous les créneaux étaient déjà pris, plus un seul cours de libre pour les débutants, la vie est un combat je ne lâcherai pas l’affaire, il s’agit d’une première épreuve de persévérance inhérente à la pratique de tout sport. Encore une fois j’ai cherché dans tous les sens afin d’accéder au Graal de ce sport devenu en quelques semaines une véritable obsession. On me l’a toujours dit, oui, parce qu’on me dit beaucoup de choses : de la persévérance naît le succès…Bon on repassera pour le succès en tout cas j’étais bien décidé à me muscler les fesses, alors j’ai élargi mes recherches, si je ne pouvais pas faire de barre au sol peut-être pourrais-je faire de la barre quelque chose. Je suis alors passée de découvertes en découvertes, j’ai étudié la torah pour les bar mitzvah mais je me suis aperçue que j’étais déjà trop âgée pour être sélectionnée; j’ai trouvé cette activité quelque peu élitiste. Je pensais m’approcher du but lorsque j’ai débusqué l’existence des barakis, ils me semblaient bien proches de ce que je recherchais, leurs accessoires de pratique étant le survêtement et les manèges. Malheureusement, je n’avais pas suffisamment économisé pour l’affaire, une fois de plus j’ai été contrainte d’aller voir ailleurs, semaines après semaines, mois après mois. Tous mes amis avaient déjà commencé leurs sports, et semblaient plus épanouis que jamais. Devant ce constat d’échec à répétition, j’étais à deux doigts de jeter l’éponge lorsqu’une dernière lueur d’espoir m’est apparue… On m’avait bien briefé : « Tu verras, tout est une question de préparation » J’avais besoin d’un pull très chaud, d’une paire de baskets très confortable et si possible fourrée en moumoute, d’un bonnet, d’un paquet de milky way et d’un billet de train pour Rennes.
« Tel va chercher de la laine qui revient tondu » / Don Quichotte, à défaut d’exercices au sol sans barre, j’ai trouvé les Bars en Trans.