Tout avait pourtant bien commencé. Un apéro réunionnais du tonnerre, puis un repas parfait préparé par notre bien aimé François (langue de porc au menu) (bon, je ne suis pas très audacieuse, j’ai demandé une saucisse). Je quitte mes comparses à la fin du repas pour me rendre à La Place. Premier refoulement d’une longue série. Sérieusement, il paraît qu’il y a moins de monde que les autres années, mais aurions-nous tous décidé de nous rendre aux mêmes concerts ? Je ne suis donc pas rentrée à la Place. C’est dommage, j’ai entendu Yalta Club depuis le rez-de-chaussée et ça m’a semblé fort joli. Les jeunes filles à l’entrée étant tout à fait incorruptibles (n’essayez pas, vous perdrez votre temps), je repars, pleine d’espoir quant à la suite, naïve. Mais je ne rentre pas non plus au Bar’hic, ni au Backstage. Je commence à me faire une raison, je vivrai ce premier soir des Bars en Trans comme une bonne partie des Rennais alcoolisés pour qui tout ça n’est qu’un fumeux prétexte, c’est à dire sans voir de concerts. Bref, je me sens définitivement comme une bamba triste, hésite à rentrer, quand je croise ce message d’espoir :
Bon. Tant de poésie agit sur moi comme un électrochoc, et je me dis ressaisis toi, résiste, prouve que tu existes. C’est le premier jour, on ne va pas se laisser abattre. Je repars, gonflée à bloc. J’atterris à la Trinquette, et par miracle je rentre. Certes je ne vois rien, je suis contre la porte et chaque personne qui sort/rentre manque de me déboîter une épaule, mais je suis à l’intérieur, je fais partie des privilégiés, de ceux qui pourront malhonnêtement prétendre venir aux Bars en Trans pour la musique et pas juste pour l’alcool, la drogue et les galettes saucisses. J’assiste donc à une partie du concert de Blind Digital Citizen (très chouette d’ailleurs, mais on n’est quand même pas là pour parler musique). Je croise un de mes collègues qui s’en va vers d’autres horizons. Il a tort, le meilleur est à venir : 5 minutes plus tard, un père noël débarque sur scène et distribue des dinosaures en plastique à la foule hystérique (j’en rajoute peut-être un peu pour les besoins scénaristiques). DES DINOSAURES EN PLASTIQUE QUOI.
Soirée sauvée.