Pluie diluvienne. Nous sommes en Amazonie. Sauf qu’il fait 3 °. Au moment où j’écris ces lignes sous la lampe blafarde d’un Algeco, un barbu enchaîne titres de rap old school et morceaux dub « puissants et douxs à la fois ». L’ENFER. J’hésite entre acheter un aller simple pour le Paraguay et un lance-flamme. Mais après tout, nous sommes tous là pour ça non ?
Je suis allé voir Le Villejuif Underground. Trempé jusqu’aux os. J’ai oublié la pluie, le lance-flamme auquel je ne pensais pas encore et tout le reste. J’ai vu des types qui jouaient avec trop de chorus sur la guitare, trop de doudoune sur la basse, trop de Lou Reed sur la voix et un truc nouveau dans la peau. J’ai pu entendre quelque chose de neuf ce qui, avouons-le, n’est pas si fréquent de nos jours. J’ai vu un Phil Collins enfermé dans une boîte à rythmes et les meilleures lignes de basse de la BO de Cocktail jouées live par un type ressemblant à votre livreur DHL. La pluie diluvienne était déjà loin et un monceau de hits digne d’un top 666 diffusé sur une chaîne câblée de l’Atlantide surgie d’outre-tombe s’abattait sur moi. Ce concert prit la forme d’une confirmation, d’un truc pressenti; un rendez-vous.
Pluie diluvienne épisode 2. 20 minutes de marche forcée.
Je suis au Bar Hic. Evelyne Dhéliat n’est pas sur scène, je suis immédiatement déçu. Mais FAIRE y est. Et tout y est pourtant. La drum Super U mixée ultra fort, les lyrics so random et le public dingo qui n’attend que la goutte d’eau pour mettre le feu aux poudres. Mais la magie opère et il ne faudra que 17 secondes, montre en main, pour que l’infernale machinerie se mette en branle. Parfait.
Au moment où j’écris ces lignes j’ai l’air d’un putain d’iguane pilotant une auto-mitrailleuse. Il pleut toujours.