Le premier soir des Bars en Trans, c’est toujours délicat.
Si tu passes une première soirée de merde, ça va être un peu dur de se motiver pour la suite. En même temps il faut se préserver, ne pas partir trop vite, trop fort : le festival est avant tout une course d’endurance.
C’est donc déterminée à voir un maximum de concerts sans perdre trop de points de vie que je me dirige vers le 1988 pour une soirée québecoise qui s’annonçait douce, chaleureuse, solaire, afin de nous envelopper de confiance pour le démarrage de cette nouvelle aventure.
J’arrive à la fin du set d’Elliot Maginot. Bon. J’ai pas vu grand chose, mais j’ai ouï dire que c’était un peu chiant. J’ai pas vraiment d’avis, mais rien n’excuse cette coupe de cheveux.
Arrive ensuite la star de la soirée, Jesse Mac Cormack. C’est plutôt joli, mais on a à peine le temps de rentrer dedans que c’est déjà fini. Pour l’endurance, on repassera. Et puis bon, il y a du mieux sur les cheveux mais c’est pas encore ça.
Du coup je suis bien embêtée : j’ai très envie de voir si le groupe « Avec le soleil sortant de ma bouche » est à la hauteur de ce nom génial et de mes disco espérances, mais il faut attendre 50 minutes… 50 minutes à fumer des clopes sur la dalle colombier, merci mais non merci (en plus je fume pas.)
Je me décide alors à regagner le centre-ville et le Backstage. Mon pass ne me permettant pas de passer devant la plèbe, je dois faire la queue comme vous autres. Voyez, en ces temps d’union nationale, on abolit les privilèges. Comme toujours quand on patiente dehors pour rentrer dans des bars trop petits, on se demande si finalement un festival dans des bars, en décembre, en Bretagne, ce serait pas un petit peu con. Non?
Holybrune a visiblement terminé, tout le monde se casse. Sympa pour la suite. La suite, c’est Rufyo : c’est sombre, c’est assez poignant, bien qu’un peu trop boosté à l’autotune pour moi. Le public apprécie visiblement, deux mecs s’engueulent pour une classique histoire de sac à dos qui gêne puis finissent par se faire un gros câlin. C’est plein d’amour, c’est mignon, c’est Charlie. Rufyo a une drôle de coupe de cheveux jaunâtre, mais je voudrais pas donner de l’impression de faire une fixette sur le sujet.
Je sors, il pleut, je m’engouffre dans le Bar’hic par désespoir. Le groupe a l’air marrant, c’est rock mais country, folk mais garage, c’est chouette, c’est Marietta. Je trouve que le chanteur ressemble à Norman mais en même temps je vois pas grand-chose donc je raconte peut-être n’importe quoi. Ce que je peux vous dire c’est que bordel, 2015 signe visiblement la banqueroute de nombre de coiffeurs. En tout cas la sécurité danse, et ça je crois bien que c’est un putain de bon signe.
Est-ce que c’est une bonne première soirée? Je ne sais pas les gars, la nuit est encore jeune. La suite demain. D’ici là, prenez soin de vous et putain, lavez-vous les cheveux.