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Site Bars en Trans
lundi 9 décembre 2013 / 19 h 00 min

Il parait que c’est fini les Bars en Trans et par un injuste ricochet ce blog aussi, j’ai dû reprendre mes affaires et partir de mon algeco qui par ailleurs a été démonté. C’est trop la loose. Je ne pourrai plus vous raconter ce que je fais de mes soirées, de mes journées, les groupes que je vais voir et les gens que je rencontre. Comme vous devez être déçus et comme je vous comprends.

Je ne peux cependant pas m’empêcher de m’exprimer une ultime fois, je tiens à ce que vous retiriez quelque chose de mon expérience aux Bars en Trans, que vous soyez fin prêts pour l’an prochain, ces trucs-là ça se prépare en amont. Et pour cela, rien de tel qu’une petite leçon de choses.

leçon de choses

Ce que vous devez retenir :

Solides / liquides / Passage d’un état à l’autre :

Vous devez boire en grande quantité durant les 52heures de Bars en Trans, ne lésinez pas sur l’alcool car cela permet de maintenir votre corps à bonne température durant l’hiver. Toutefois n’abusez pas de la Braou, ses effets sont très rapides et durent un petit moment, il est donc conseillé d’alterner avec de l’alcool.

En ce qui concerne les solides, une seule et unique recommandation : manger des galettes saucisses aussi souvent que possible. En plus d’être une régalade cet en-cas est régional, donc aucun problème d’éco-responsabilité à assumer, et réellement très peu onéreux, même si vous êtes pauvre vous y aurez droit.

Il est possible que votre état physique régresse tout au long du festival, des signes de fatigue peuvent apparaître, ce n’est pas inquiétant puisque l’excitation que procure le mélange de musique et de fête vous permettra de remonter la pente quoiqu’il advienne. Les facteurs croissants de crasse sont eux, d’autant plus inquiétants ; essayez de conserver une hygiène minimum d’une douche sur les trois jours. Si ce n’est pas possible faites comme si, au pire vous serez taxé de malpropre, ce n’est certainement pas l’invective la plus carabinée que vous entendrez.

L’orientation

Essayez de rester avec le groupe auquel vous appartenez, mais ne vous inquiétez pas trop car le centre-ville de Rennes s’étend sur moins de deux kilomètres. Vous avez donc de très fortes probabilités de croiser vos amis ou d’autres gens qui peuvent très rapidement devenir vos amis. Si vous êtes perdus, c’est que vous n’êtes plus à Rennes. Ou alors, c’est que vous êtes bientôt au Mondo Bizzaro.

L’homme – le rennais

D’un naturel très avenant, le rennais est bavard, enjoué et surtout noctambule. Ne craignant ni le froid, ni la pluie, son moteur demeure la boisson. Passant  avec une facilité hallucinante voire athlétique d’un bar à l’autre, les Bars en Trans représentent un véritable terrain de jeu pour lui. Inspirez-vous de sa démarche qui consiste à tenter d’entrer dans beaucoup de bars au cours de la même soirée. Le rennais saura citer absolument tous les bars de la ville avec une plus ou moins grande exactitude, ce qui nous renvoie au chapitre de l’orientation ; demander votre chemin peut-être une solution mais surtout donnez le nom d’un bar comme information et non pas celui d’une rue.

Quelques animaux

Le chien est définitivement l’animal que vous croiserez le plus durant les Bars en Trans, souvent de grands chiens massifs qui adorent courir et jouer ensemble, méfiez-vous cependant des accompagnateurs mal-fagotés de ces quadrupèdes qui n’aiment pas spécialement qu’on joue avec leur chiens. Dans certains apéros de la SACEM, vous pourrez même croiser des chiens entièrement constituées de rillettes ! Des sculptures de chiens, de la taille d’un jeune yorkshire environ, intégralement réalisées à l’aide de rillettes (je le répète : un chien en rillettes! Non mais dans quel monde vit-on ?!)

Vous pourrez également croiser des mouettes au dessus du marché des lices, ainsi que des huitres qui appartiennent à la catégorie des mollusques.

Chiffres clefs 

52heures de festival

3 soirs

90 groupes

13 bars

3 algecos

21 consommations disponibles au bar

13 heures de sommeil (en tout) en moyenne

30 000 galettes saucisses

22 360 004 litres de bière

1 île de la Réunion

4 blogueurs

1,5 litres de coca

47 boîtes de paracétamol

6 458 vodka-braou

1 ricard -braou

347 paquets de mouchoirs

39° de fièvre

402 Reykjavik

1 chien en rillettes

78 minutes d’interview

14 rue Papu

187 museaux-vinaigrette

0 parapluie

Et 134 670 983 703 675 litres de fun (au moins !)

Voilà, c’est tout ce qu’il faut savoir.

Et à l’année prochaine !

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dimanche 8 décembre 2013 / 13 h 30 min

A l’approche des fêtes de noël me revient le souvenir de l’oncle Jimmy. Je ne l’ai su que très tard, mais c’était l’oncle Jimmy qui, lorsque j’étais enfant, se déguisait en père Noël le soir de la grande messe. J’adorais cahoter frénétiquement sur ses genoux, le minois enfoncé dans sa grande barbe blanche. Il me faisait ainsi sautiller deux trois fois sur ses larges cuisses, puis il me reposait par terre, lassé de ce jeu puéril. J’en voulais toujours plus, je voulais ma cavalcade annuelle, je criais encore, encore ! C’est alors qu’oncle Jimmy me fixait de ses grands yeux surplombés de ses sourcils épais et me disait d’un air grave : « Mon petit, dans la vie, toutes les bonnes choses ont une fin. Sauf le saucisson, qui en a deux ! »

Oncle Jimmy était un peu philosophe.

Mais il n’avait pas tort. Les Bars en Trans, c’est fini pour cette année. Et puisqu’il faut bien terminer d’une manière, terminons ainsi.

La soirée du samedi soir, c’est un petit peu la cerise qui fait déborder le gâteau du vase, ou pour le dire de manière plus exotique : la famosa « Ultima Bitura »  avant la « Mega Gueuldeboa ». Evidemment, ce n’est pas cette année qu’est apparue la fameuse exception censée confirmer la règle. C’était du chaud, c’était très froid, beaucoup plus froid que les autres soirs, et c’était samedi soir.

Tout commence par une immense file d’attente. Le thermomètre affiche zéro, le Backstage, lui, est complet. Une centaine de personnes espèrent impatiemment entrer au concert-des-concerts, à la soirée évènement du festival, que dis-je, le sacré graal des Bars en Trans : le set de Salut C’est Cool ! Ces pionniers de la Techno-philosophie (sons trashs et textes inspirés) attire les curieux et font venir à eux des fans insoupçonnés qui les appellent par leurs prénoms. Fort de mon badge all-access et de mon irrésistible sourire, je me fraie un chemin pour entrer, laissant derrière moi une foule enragée qui me houspille déjà. Pourquoi aurais-je le droit de les voir, moi, pauvre blogueur, alors qu’eux, groupies de toujours, n’atteindront sans doute jamais la billetterie qui leur permettra de caresser leurs idoles du regard ? Monde injuste…

Vous pensez que j’exagère, n’est-ce pas ? Qu’un groupe à l’allure si décalée, au style vestimentaire plus que douteux, aux chevelures si démodées, à la techno si débile et aux visages si jeunes, vous pensez qu’un tel groupe ne peux pas avoir de vrais fans ? Ah ouais !?

salut c'est cool cool

 

Petit florilège de ce que j’ai REELEMENT entendu à l’arrivée de Salut C’est Cool sur la scène (exceptionnellement, tout ce qui suit est résolument authentique, je vous assure):

« Waouh! Ils sont là ! Oh j’y crois pas ! » / « Un vrai rebelle ! » / « Quel sex-appeal ! » / « Il est trop mignon ! » / « Tout me plaît ! Tout ! » / (Un des chanteurs vient me voir, je l’ai interviewé deux heures avant, puis remonte sur scène) « Vous le connaissez ? Vous pouvez me dire des choses sur lui ? » / « Il est hors du temps, hors de l’espace, hors de lui-même ! » / « Oh, ça me fait bizarre de les voir en vrai. C’est trop cooooool ! » / « Je voudrais tellement avoir une photo de lui! » / « Quelle agilité, quelle star, quel homme ! » / « J’aime bien son pantalon, très serré, mmmh. » / « Ooooooh Choupinou ! » / « J’y crois pas, j’ai presque touché sa jambe » / etc., etc.

salut c'est cool james

 

Alors, convaincu ? Sérieusement, ces gars-là entretiennent quelque chose de très fort avec leur public. A vrai dire, ils passent une bonne moitié de leur propre concert en dehors de la scène, à danser avec la foule, se relayant, comme ça, à tour de rôle. L’autre moitié, c’est le public qui est invité à danser sur la scène. Un bordel, je vous raconte pas. Comme s’il n’y avait pas de raison que ça soit eux sur scène, plutôt que d’autres. Comme s’ils n’y croyaient pas vraiment à ce qui leur arrive. On les regarde, et on pense à quatre jeunes gars qui s’amusaient bien dans leur délire et qui se sont retournés un jour, surpris qu’il y ai tant de monde à les suivre.

J’ai moi-même été surpris de réaliser que ces mecs-là sont en fait très touchants. Ils dégagent tellement de décalage et de second-degré qu’on les imagine dans la déconnade permanente, inaptes à tenir une conversation normale. Didier Super fois quatre, en quelque sorte. Ce n’est pas vrai du tout. Ils vous parlent avec une sincérité désarmante, presque gênés de devoir répondre à des questions qu’ils prennent avec sérieux. Des gars épatants, voilà tout. Les mauvaises langues n’ont qu’à la ravaler, Salut C’est Cool porte définitivement bien son nom.

Et puis il y a les autres groupes. Ce soir-là, je n’en ai vu aucun. Rien, zéro, le néant, macache, walou, que t’chi, nada. Aucun groupe ! Que ma boss veuille bien me pardonner, j’étais trop occupé à faire ma propre tournée d’adieu. Enfin mes tournées, pour être précis. Tournée des bars, puis tournée générale, puis le monde qui s’est mis à tourner autour de moi et finalement moi qui me suis mis à tourner de l’œil. Heureusement que j’avais pris des notes sur Salut C’est Cool, parce qu’alors, pour ce qui est de la suite…

que du bonheur

Le vin servi au cathering, ça pique un peu …

Je me suis réveillé dimanche, j’avais l’allure d’un esquimau shooté au kiss-cool fraîchement cryogénisé. Tapi au fond de mon lit à -2 degrés (ah les joies du camping en décembre!), je priais pour qu’arrive le bon gros saint-bernard et son tonnelet plein de réconfort, celui qui vient à la rescousse de ces aventuriers un peu fous pris dans les glaces de l’hiver alpin et que rien ne peut plus sauver désormais, si ce n’est une bonne rasade de gnôle, évidemment. Mais aucun toutou à l’horizon. Je dus retirer moi-même le givre sur mes sourcils et les stalactites tombant de mon nez.

Les Bars en Trans, c’est fini, et je ne suis pas encore décongelé.

C’est la fin.

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dimanche 8 décembre 2013 / 6 h 00 min

Pas beaucoup en fait. Pas assez surtout. Et pas forcément ceux qu’on voulait voir. Mais quand un festival se passe bien, il y a toujours plus de bières et moins de concerts que prévus. Et puis même si ça nous nous énerve à chaque fois, les bars trop pleins, trop exigus et mal foutus, dans lesquels on ne rentre qu’à force de persévérance et de grands sourires, tout ça fait partie du charme des Bars en Trans.

Bref je n’ai vu ni Feu Chatterton, ni Two Kids on Holiday, ni Ropoporose… La liste des manqués est longue, je vous l’épargne.

Alors j’ai vu quoi aux Bars en Trans ces deux derniers soirs ?

Vendredi, premier stop à la Trinquette pour Birdy Hunt. Pas du tout dans mon programme mais je passais par là, et la Trinquette m’avait déjà rendu service la veille. Ici, pop rock déjà entendue, rien de bien neuf. Mais c’est parfois dans les vieux pots, tout ça tout ça : à défaut d’être innovant, le groupe est follement énergique, le public conquis, c’est diablement efficace.

birdy_hunt

Suite de la soirée avec Bumpkin Island au Dejazey. Ah, le Deja (il paraît que les gens cools disent ça, mais nous n’avons pas eu de confirmation de gens cools). Ce bar merveilleux où l’on ne vient avant minuit qu’une fois dans l’année, en décembre, pour des concerts toujours complets qu’on entendra de loin, coincés dans le long couloir de la première salle. Astuce soufflée par des locaux : il faudrait prétexter une envie pressante pour avancer, les toilettes étant délicatement situés sur la scène. Bref, après avoir fendu la foule sous les injures et quolibets, j’ai assisté à un fort joli moment. La musique des rennais de Bumpkin Island est belle, belle, belle comme le jour. Sur scène, la maîtrise vocale de la timide chanteuse-Raiponce impressionne encore plus que sur disque. Et puis ils sont tout mignons gentils timides, on voudrait les adopter.

BUMPKIN_ISLAND_2

Le samedi, je me réveille de bonne humeur, persuadée qu’après un concert le jeudi et deux concerts le vendredi, je devrais avoir droit à trois moments de grâce ce soir. C’est mathématique. (Spoiler : non.) Comme je n’ai pas pu faire l’impasse sur le goulash d’Yves, ma soirée a finalement commencé à 21h30 avec le concert des belges de Paon (qu’on a interviewé ici). Dejazey oblige, j’ai à peu près rien vu – l’excuse des toilettes n’a pas fonctionné cette fois ci (mais j’ai quand même eu droit aux insultes).  Néanmoins c’était très doux aux oreilles, et l’enthousiasme du public sur le titre Shine over me leur promet un succès certain. Ils étaient suivis de The Missing Season, pour un concert que j’ai personnellement trouvé tout à fait oubliable – mais ce n’est que mon avis hein (stop les insultes).

the missing season

J’ai enfin tenté de rejoindre mes blogopotes pour le set d’Automat au Chantier, ou les gens rentraient au compte-gouttes : on a abandonné et on est allés boire des bières au Gazoline. Mais en soi, tous ces fêtards alcoolisés, ça donnait aussi un beau spectacle. Show must go on.

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dimanche 8 décembre 2013 / 5 h 00 min

PAON

Vous dites que vous faites de la surf animal, c’est quoi de la surf animal ?

Ben : Ah, c’est histoire qu’on nous pose la question, mais ça veut rien dire, on trouvait ça marrant. Non surf c’est parce que tous les deux, quand on faisait nos maquettes, tous les solos de gratte c’était super réverbé, on trouvait que ça faisait surf, mais en fait on fait pas du tout un truc surf. Et animal je ne sais pas non plus pourquoi. Je crois que c’était le paon qui nous faisait marrer. Sinon en vrai on fait de la polka.

Et du coup, vous vous appelez Paon, pourquoi ?

Ben : On l’a piqué à un ami.

Aurelio : C’est mal.

Ben : Un gars qui a toujours 15 000 projets en même temps, c’est le genre de mecs qui t’écrit huit chansons à la semaine, et donc il monte des groupes un peu partout, il a 14 batteurs, 17 bassistes… Et donc il trouve des noms pour tous ces projets. Et un jour il est arrivé en disant « le projet truc que je vais faire, je crois que vais m’appeler Paon, je trouve ça super cool». On s’est dit effectivement c’est pas mal, et le lendemain il fallait absolument qu’on trouve un nom de groupe parce qu’on devait ouvrir les pages Facebook et on n’avait toujours pas de nom.

Aurelio : Ça faisait 2/3 mois qu’on galérait sur ce nom.

Ben : Du coup on l’a piqué, et on a ouvert notre page Facebook sous ce nom.

Aurelio : On lui a quand même demandé hein.

Ben : Il nous a dit ok, pas de problème, et deux semaines après j’étais à l’aéroport, j’allais prendre un avion pour l’Angleterre et  il m’appelle pour me dire « en fait le nom je vais le garder, il est vraiment bien », mais je lui ai dit que c’était plus possible.

Et si vous deviez prendre un autre nom d’animal ?

Aurelio : Alors on avait pensé à Héron, on trouvait ça marrant mais ça sonnait pas génial.

Ben : Mais déjà Paon pour les gens qui ne sont pas francophones c’est imprononçable. Genre en Flandre. En plus Paon dans un dialecte flamand, en West-Vlams ça veut dire être saoul, ça reste rigolo mais les gens s’imaginent qu’on fait du punk. Du coup on leur dit qu’on fait de la surf animal.

Donc pas de passion particulière pour les animaux ?

Ben : Ah si, lui si (en désignant Aurelio). C’est pour ça qu’on est habillés en chasseur tous les deux aujourd’hui. Si si, lui il a une grande passion pour la nature, il a des perruches, tout ça.

Aurelio : Mais pas de paon. J’ai déjà regardé sur ebay, mais j’ai pas de jardin, et dans un appartement c’est limite.

Donc on trouve des paons sur ebay. Et ça coûte combien ?

Aurelio : Eh bah pas si cher en fait. Mais il vaut mieux acheter un couple, ça coûte genre 300 euros le couple.

Ben : C’est mal barré cette interview, on va parler oiseaux pendant une heure.

Aurelio : Ouais. Mais souvent sur ebay ils sont blancs, c’est plus facile de trouver des paons blancs.

Ben : Et c’est super beau. Et quand ça fait la roue t’as pas les couleurs, t’as juste les tâches un peu bleutées, c’est hyper beau.

Aurelio : Oui mais si un jour je prends un paon, je prends quand même le vrai paon.

Ben : Et je ne savais pas du tout, mais ça vole. Ça a une envergure de dingue.

Vous pourriez en avoir un comme mascotte, sur scène.

Aurelio : Ah bah non, on aimerait bien. Mais on a que des perruches.

Ben : Mais on est allés jouer à Paris il y a 2/3 mois,  et tu vois les vendeurs qui vendent des roses, et des chapeaux de toutes les couleurs. Et le gars vendait une plante en plastique avec des perruches en plastiques dessus et une espèce de musique avec les bruits de la jungle. Et Aurelio, en grand fan d’animaux, a voulu acheter le truc. Et le gars vendait ça 20 balles !

Aurelio : J’ai réussi à négocier et je l’ai eu à 10.

Ben : Ça a fait un trajet dans le van, et quand on est arrivés à Bruxelles c’était cassé ! On avait prévu de le mettre sur scène, en intro, notre manager l’allumait et ça faisait de la musique. On l’a fait une fois.

On va continuer sur les animaux alors.

Aurelio : Moi j’ai trois perruches apprivoisées. Il y en a une qui s’appelle Obi-wan, une qui s’appelle Bowie, et une troisième qui s’appelle Zombie. Il y a deux perruches ondulées, donc des petites.

Je suis pas calée en perruches, mais on dirait que tu parles de chips.

Aurelio : Les perruches ondulées c’est celles qu’on voit partout. Et puis j’ai une Quaker, une grande jaune très belle.

Et comment tu fais quand tu pars en tournée ?

Aurelio : Ben j’ai une copine qui s’en occupe. Et d’ailleurs je voudrais rappeler le piège quand tu nourris les perruches, elle mange les graines mais après et bah, tu vois les épluchures des graines ? A un moment il n’y a plus que des épluchures et du coup tu crois qu’il y a toujours de la bouffe dans la cage mais en fait non. Une fois je suis parti 4-5 jours en résidence avec Paon, et quand je suis revenu j’ai demandé à ma copine si les perruches allaient bien. En fait elles n’avaient plus rien à manger. J’ai mis des graines elles se sont ruées dessus.

Mais pas de morts.

Aurelio : Ah bah non, trop mauvais présage pour le groupe.

Ben : On l’aurait plus vu pendant deux mois.

Aurelio : Je l’aurais empaillée.

Ben : Ah bah là on aurait pu l’utiliser comme mascotte.

Aurelio : Comment elle s’appelle la petite perruche dans Dumb & Dumber ?

Ben : Pistache. La perruche morte. Tu vois ?

Très bien. Mais du coup Aurelio ça doit pas te faire rire comme scène.

Aurelio : Ah non. Moi sur cette scène de Dumb & Dumber je pleure. Non seulement parce qu’il est aveugle, mais aussi pour la perruche morte. C’est mon pire cauchemar.

Et si on continue sur les animaux, l’animal que vous ne comprenez pas qu’on puisse manger ?

Ben : Moi ma nana est végétarienne, elle essaie de me faire lire ce bouquin, Faut-il manger les animaux. Et je veux pas le lire, parce que j’ai encore envie de bouffer de la viande et qu’il paraît que quand tu le lis… Mais par contre la copine du bassiste est végétarienne aussi, entre elles elles font des conciliabules,  elles parlent de plantes, et elle a réussi à le passer au bassiste et il mange plus trop de jambon.

Aurelio : Il devient pâlot.

Ben : Elle a presque réussi à le convaincre.

Aurelio : Moi je pense que j’arriverais pas à manger du requin.

Ben : Ben on en a bouffé il y a pas longtemps.

Aurelio. Non non. Enfin j’espère.

Ben : Ah mais non toi t’en a pas mangé, mais on en a mangé dans un catering. On a été jouer à Lille et on a bouffé du requin sauce maroilles. Il n’y avait que ça. Je te jure, Thomas qui faisait les lumières sur le concert  arrive au catering et demande ce qu’on mange, la meuf lui répond du requin sauce maroilles. On s’est dit on est dans le nord, c’est une grosse blague, mais en fait non. C’était au Zénith de Lille. Non sinon je mangerais pas du phoque. Il paraît que les inuits mangent du phoque parce que c’est vachement riche parce que c’est gras. En même temps ils ont pas dix mille trucs et le pingouin ça doit pas être très très digeste.

Et pour revenir sur des sujets plus sérieux, la Belgique est un peu à l’honneur cette année aux Bars en Trans, vous connaissez un peu les autres groupes qui passent ? Vous faites toutes les soirées Belgique des festivals français peut-être ?

Aurelio : Ouais, on vient avec des cornets de frites.

Ben : Mais tu sais qu’on a joué à Charleville-Mézières et le festival s’appelait Corner Frites. C’est un peu clicheton quand même. Et puis il y a toujours ce truc où les gens comprennent pas forcément que quand t’es belge t’as pas vraiment envie de bouffer des frites quand tu joues dans le sud de la France, tu préfèrerais une bouillabaisse. Mais donc oui, les groupes on les connaît. En même temps la Belgique c’est tellement petit, on se connaît tous.

Aurelio : Feather, entres autres.

Ben : Il y avait Pale Grey hier aussi. Ce soir il y a The K., c’est du noise, c’est vachement bien. Le chanteur il est tout petit, avec une grosse barbe et des cheveux longs, il joue en slip tout le temps. Mais bon en Belgique, avec tous les trucs de communauté, flamands wallons tout ça, la communauté n’existe pas vraiment. On a l’impression de tous faire partie du même truc mais on fait des trucs vachement différents. Nous on est bruxellois donc on joue beaucoup à Bruxelles, on a la chance de beaucoup jouer en Flandre, mais c’est parce qu’il y a eu une erreur de presse au début et tout le monde pensait qu’on était flamands. Et ça nous a aidés, mais vraiment, je te jure. On a fait plein de concerts en Flandre parce que les gens pensaient qu’on était flamands. Du coup ils avaient pas d’apriori, de truc un peu communautaire. Genre on préfère faire un jouer un groupe flamand dont on a jamais entendu parler plutôt qu’un groupe wallon dont on a entendu le disque qu’on a trouvé pas mal. Donc on a eu du bol au début, on a une bonne réputation en Flandre grâce à ça. Et deux mois plus tard il y a eu un article où il était dit qu’on était liégeois. Et les portes liégeoises se sont ouvertes, des tournées d’au moins trois jours à Liège.

Aurelio : Mais c’est vrai que la Belgique c’est tellement petit que tu rencontres tous les musiciens dans les bars, t’es vite ami avec tout le monde et tout le monde vit le même truc, on est vite proche.

Ben : Oui, sauf avec des mecs comme Balthazar. Eux ils sont vraiment à un niveau au-dessus maintenant, ils ont plus trop le temps d’aller boire des coups place du marché à Bruxelles, ils sont surtout dans des tour bus. Notre bassiste les connaît bien et ils les a pas vus depuis un an et demi, ils sont en Angleterre, ils ont fait la première partie d’Editors… Ils sont vraiment une marche au-dessus. Voire deux. Mais bon. On peut reparler d’animaux si tu veux (rires). Ça manque d’animaux ici.

Oui, il faudrait des chats. Ou des perruches. Tu pourrais ouvrir un bar à perruches.

Aurelio : Mais ouais, à fond. Des perruches qui chient sur ton épaule et dans ta bière.

En parlant bière, tu es belge, tu viens de commander une bière, tu en penses quoi ?

Ben : Elle est dégueu. Honnêtement, je suis désolé (rires). Mais par contre on était à Caen, voir des copains, les gars des Concrete Knives. Et on a bu des Affligem de Noël. Nous on se disait on va boire une Pill’s, normal, avant de monter sur scène. Et puis à 18 heures on était déglingués. Mais là non, c’est de l’eau gazeuse. Mais la dame du bar elle est super gentille, elle est super cool. J’avais un billet de 20, elle m’a dit « ah bah j’ai pas la monnaie », donc je m’excuse et je me casse. Elle m’a dit « bah prends ta bière quand même ». Ça fait quatre coups que je bois à l’œil. Là elle a trouvé de la monnaie donc c’est fini.

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dimanche 8 décembre 2013 / 2 h 22 min

salut c'est cool 2

Martin, Louis, (Poussin), Vadim et James

Bonjour salut c’est sympa c’est cool ! Perso, j’aime beaucoup le rose comme couleur. Et vous, c’est quoi votre animal préféré ?

James : Le paresseux

Louis : La brouette

Martin : Un serpent

Vadim : Les mouches

A travers des textes tels que « la purée » ou « ces sentiments », on sent que vous êtes des artistes engagés. Quelles sont les valeurs que vous avez envie de défendre ?

James : Le respect

Louis : Le partage

Martin : Et le fun !

Vadim : Ouais, c’est bien !

Vous vous réclamez de Paul Compaoré. Que pensez-vous de la situation géopolitique au Burkina-Faso ?

Martin : Ah, question piège !

Vadim : En fait il habite plus au pays. On sait pas trop du coup.

James : Il a été recruté, par nous, en tant qu’attaché d’affaires. Du coup maintenant il est à temps plein à Paris. On a plus vraiment de contact avec le Burkina-Faso.

Qu’est-ce qui vous séduit exactement chez Daniel Balavoine ?

Louis : Sa voix

Martin : Et aussi il a l’air vraiment de s’amuser dans ce qu’il fait, et il a l’air impliqué, passionné. Ça fait plaisir à voir.

James : Et il a une très haute tessiture… Et ses textes.

Aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de trouver des gens qui savent associer style et bon goût. Quel est votre secret pour y parvenir ?

Vadim : Ah ouais ?! En général on nous dit l’inverse, on passe pour des pros du mauvais goût.

Louis : Mais nous on a pas trop notion de tout ça, je crois.

Vadsim : Ouais, on est pas des comédiens, on fait pas ça… En fait, on sait pas si le second degré existe. Et moi, personnellement,  j’ai pas l’impression qu’on en fait.

Vous êtes plutôt jeunes. Est-ce que c’est parce que ça vous fait peur de vieillir ?

James : On est pas des darons en tous cas.

Martin : On a pas choisi quand on est né. On est tombé comme ça, pouf, sur la Terre…

Louis : On est tombé en 89 à peu près, tous en même temps…

Vadim : Moi j’aimerais bien vieillir. J’ai peur de mourir mais de vieillir, non.

James : Moi je portes déjà les stigmates de la vieillesse.

Est-ce que vous pouvez me décrire les émotions que provoquent en vous cette interview ?

James : Euh… de la gêne.

Vadim : J’essaie de me rattraper à ce que je peux.

Louis : Moi j’essaie de regarder ton calepin et de me vider l’esprit.

Martin : Je suis content quand les autres répondent et qu’ils disent pas de bêtises.

Un dernier mot pour Poussin ?

Vadim : Je le trouve très doux.

James : Il pourrait prendre un bain Poussin. Sinon ça va, il est sympa.

Louis : Il a peur de grandir lui aussi…

Merci. Et salut, c’était cool !

 

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samedi 7 décembre 2013 / 22 h 48 min

Bombay Show Pig – Dejazay ce soir au Bar’hic

On ne les a pas eu en interview, mais le questionnaire était tellement bien qu’on se doit de le partager, vous pouvez répondre si le coeur vous en dit.

Hello, Bombay Sow Pig. 

Do you do you Saint-Tropez? 

Another one Bites the dust, and you? 

Sometimes I’m asking myself where is my mind. And you, Where is your mind? 

Somewhere over the Rainbow, but where? 

What’s going on? 

You Should be dancing? 

What a girl wants? 

Santa Claus is coming? 

Thank you very much for the time you took for us.

See U.

 

 

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samedi 7 décembre 2013 / 22 h 00 min

im_takt

Vous venez d’arriver ?

Xavier : Non, on est arrivé hier, comme ça on est plus tranquille.

Vous avez pu voir des concerts ?

Vincent : Moi oui, j’ai vu The Craftmen Club au Kenland. C’était blindé de monde, donc c’était un peu dur de voir le concert. Et puis c’est un pub et ils avaient une sono digne du Liberté, c’était super fort. Limite tu pouvais pas tenir, c’était hyper agressif. En plus avec Craftmen qui est un groupe hyper rock, qui fait déjà un peu mal aux oreilles… Moi encore j’ai l’habitude, mais je voyais les gens qui partaient avec leurs mains sur les oreilles. C’est dommage. Et puis le Kenland c’est bizarre, il y avait plein de gens hyper étonnés que ça joue là.

Vous connaissez un peu Rennes ?

Xavier : Un peu.

Vincent : Moi j’ai habité ici 5 ans. J’ai fait l’ESRA, l’école de son.

Et vous êtes bretons.

Xavier : Oui, on est de Brest.

Mais vous avez un nom allemand.

Xavier : Oui. Qui veut dire en cadence.

Vous parlez allemand ?

Xavier : Non, c’était juste les premiers morceaux qui avaient quelques influences germaniques. Enfin on essayait de définir notre esthétique et il y avait quelques morceaux qui sonnaient un Kraftwerk. On cherchait un nom, et ça nous semblait cohérent, en cadence. Mais c’était que de l’instru à ce moment-là.

Et c’est venu comment l’envie de chanter ?

Vincent : Une envie commune de rajouter du chant, et puis Xavier avait envie de chanter.

Xavier : On trouvait aussi une certaine limite dans la composition. Du coup ou on restait dans l’instrumental et il fallait peut-être prendre une orientation un peu plus dancefloor, plus électronique, ou on revenait à quelque chose de plus acoustique dans la base des morceaux, et avec le chant ça apporte quelque chose, ça donne aussi un côté un peu plus pop.

Vincent : Ça ouvre aussi à un public un peu plus large.

Ah oui, genre vraiment large, j’ai lu que vous aviez tourné au Japon.

Bertrand : Oui c’est rigolo. Une tournée qu’on a montée un peu nous-mêmes à partir d’un concert. On était invité, notre éditeur avait un plan promo là-bas, donc il y avait une date de calée et on a calé nous mêmes des dates dans des petits clubs autour. On a fait sept concerts, c’était génial. Après de toute façon les Japonais ils sont adorables, ils sont trop respectueux pour te dire que ça a leur a pas plu.

Xavier : C’est marrant parce qu’on a joué dans tous types de lieux, des bars punk, des scènes avec des groupes dignes de Dance Machine, des boys bands, les filles déguisées, comment on appelle ça…

Vincent : Le Cosplay.

Xavier : Oui c’est ça. Des concerts de 12 minutes, de 20 minutes, dans des gymnases, des conditions hyper différentes, il a fallu s’adapter.

Et maintenant vous sortez votre premier album, en janvier. C’est quoi le premier album dont vous vous souvenez, ou que vous avez acheté ?

Xavier : Ah bah pour eux j’ai la réponse directe (rires).

Vincent : Oui on a une petite pathologie dans la famille, on a un petit souci avec AC/DC. Mais on les a même pas achetés, c’était les disques de notre père, il les avait tous.

Bertrand : Premier émoi musical oui, c’est sûr.

Vincent : Bertrand il marchait même pas je crois qu’il était déjà à fond.

Ça s’entend pas trop dans votre musique.

Vincent : Pas du tout non.

Xavier : Si, les grosses lignes de basse.

Et le premier concert que vous avez vu ?

Vincent : AC/DC. On les a vus une vingtaine de fois je pense, en famille.

Bertrand : On se faisait les tournées américaines. Il nous emmenait en vacances voir AC/DC. Il est fou avec ça, c’est vraiment obsessionnel.

Mais c’est Confessions Intimes votre histoire.

Vincent : Quasiment oui, c’est vraiment malade.

Et le premier concert que vous avez joué, vous vous en souvenez ?

Vincent : Ah ouais. Forcément tu t’en rappelles. Enfin je sais même pas si je m’en rappelle ou si j’ai vu des photos en fait. C’était sûrement ridicule, c’était à Brest, dans un petit festival local. Je crois que c’était pas glorieux, 3 chansons, ton petit ampli, ta première guitare… Mais c’est des très bons souvenirs.

Bertrand : Moi c’était avec Im Takt mon premier concert. Je m’en rappelle bien, il y a trois ans, au Run Ar Puns à Châteaulin, un tremplin. Une salle chouette en campagne, dans un corps de ferme, c’était bien. Premier concert de ma vie.

Xavier : Moi c’était au Blockhaus à Nantes, avec Savate, qui était un groupe de math rock, instru, très rock.

La première chanson que vous avez enregistrée tous les trois ?

Xavier : Ah, en fait on a enregistré très vite, deux mois après avoir monté le groupe. On s’est très vite inscrits à des tremplins donc il fallait des morceaux enregistrés. On a fait le tremplin de Run Ar Puns, les Jeunes Charrues… C’était cool, on avait quatre morceaux…

Bertrand : On était un peu jeunes peut-être, on est tout de suite montés sur la grande scène des Charrues, moi c’était mon quatrième concert. C’est allé assez vite au début, peut-être un peu trop. Depuis on a pris du temps pour bien définir notre identité musicale. On a travaillé avec Débruit, un artiste maintenant basé à Bruxelles, mais qui est aussi un Breton.

Xavier : Un Carhaisien même.

Bertrand : Il fait de la musique électronique avec des influences musiques du monde, super originale, avec vraiment une identité forte. C’est un ami, et on a bossé avec lui pendant six mois, sur l’album, pour trouver un son vraiment au groupe, pour typer le truc. Donc c’est lui qui a fait la direction artistique sur l’album.

Xavier : En général, on fait les instrus ensemble et les arrangements ensuite, individuellement, et puis je fais le chant après par-dessus. On trouve une base et puis on retravaille les morceaux. Mais comme on a la chance d’avoir un studio à disposition, on a tendance à refaire mille versions… Donc c’est bien qu’on ait quelqu’un qui de l’extérieur qui intervienne, pour nous cadrer.

Et votre première interview ?

Bertrand : Ouh là. Des radios locales, pour les premiers tremplins. Mais je m’en rappelle pas.

 

 

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samedi 7 décembre 2013 / 20 h 00 min

poussinette

Je vous présente Poussin, la mascotte de tous les festivals les plus branchés du monde occidental.

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samedi 7 décembre 2013 / 18 h 23 min

Mais avant il faut tout lire.

orval carlos subelius (1)

 

J’ai lu que tu faisais de la prog folk, surtout avec ton ancien groupe, Centenaire. Pour les gens qui n’y connaissent rien, c’est quoi la prog folk ?

Ah, je sais pas, prog ça te fait pas un peu penser au rock progressif des années 70 ? La musique un peu compliquée, un peu à la Yes, ou Genesis mais les premières époques donc il faut connaître. C’était des moments où les musiciens essayaient de mélanger un peu à la fois la musique du Moyen-Age et le rock anglais… Moi j’écoutais ça, des trucs de folk anglais, et même Malicorne en France, donc il y a certaines influences un peu dans ce qu’on faisait avec Centenaire. Du coup on a dit c’est un peu celtique, un peu breton mais en fait c’était pas vraiment ça, nous on voulait pas vraiment ça. Mais il y avait un côté un peu psyché, avec un orgue, des harmonies un peu… Je veux pas dire médiévales, parce que ce serait abusé, les vrais musiciens de médiéval ils se diraient mais c’est qui ces mecs. Donc voilà, en fait, prog médiévale, c’était pour amuser la galerie, il y avait du vrai là-dedans, mais bon.

Mais donc maintenant c’est plus de la prog folk ?

Et donc on a fait deux disques avec Centenaire, j’ai commencé à travailler sur cet album là, Super Forma, donc pas du tout de la prog médiévale même si j’aime toujours bien ça, mais j’avais envie de chansons plus simples. Donc psyché quand même mais avec des structures plus pop, ça va plus à l’essentiel, avec Centenaire ça bifurquait pas mal, on faisait jamais deux fois le même refrain. Et j’ai travaillé sur Super Forma, je l’ai enregistré, ça m’a déprimé, donc j’ai fait un autre album en deux mois, très vite, qui est sorti direct, qui s’appelle Recording Tapes. Un disque plus lo-fi, moins haute fidélité d’enregistrement. C’est sorti avant Super Forma mais ça a été enregistré après, en réaction à ce disque très propre, assez léché, très arrangé, j’ai fait un truc plus brut, à la maison, plus urgent. Et du coup là je me retrouve aux Bars en Trans avec cet album, Super Forma, enregistré il y a déjà trois ans.

Et ça c’est compliqué à gérer ?

Non, parce que les chansons ça reste moi. J’ai pas trop tourné avec Recording Tapes parce que ça n’intéressait personne. Finalement un disque bien enregistré ça intéresse plus les gens qu’un disque moins bien enregistré, même si moi j’aime beaucoup les disques moins bien enregistrés. C’est un peu comme ça que j’ai fait de la musique toute ma vie, d’ailleurs, pas forcément dans un studio. Super Forma c’est le seul truc de ma vie que j’ai enregistré dans un vrai studio.

D’ailleurs cet album, il est difficile à défendre sur scène ? Parce que c’est très arrangé, il y a cette ambiance très psyché…

Ouais, là on est au milieu de la tournée avec Super Forma, il y a plein de musiciens, parce qu’il y a plein d’arrangements… Sur le disque il y a beaucoup d’instruments, donc sur scène j’ai cinq musiciens qui jouent chacun leur partie, un tromboniste, un clavier et guitare basse batterie, et avec ça on essaie de reproduire à la fois les chansons assez fidèlement mais aussi les climats, quitte à changer complètement les structures, pour que quand les gens voient le live ils aiment bien et qu’ils retrouvent quelque chose de différent sur le disque, pas si différent que ça dans l’esprit.

Et vous avez déjà joué à Rennes, ou ailleurs en Bretagne ?

A Rennes non, enfin si avec Centenaire on avait joué mais je ne sais pas où. Et là on a joué l’an dernier à Saint-Malo, sur la plage, et d’ailleurs c’était… Bref, on va pas en parler. C’était super (rires). Non mais on avait eu des problèmes techniques, c’était le début et c’était pas facile de rentrer dans le concert.

Donc ce soir c’est votre réconciliation  avec la Bretagne.

Oui j’espère. Mais la balance c’était pas parti pour.

T’as un nom de bière, ça devrait bien passer avec le public rennais.

Ah oui avec Orval. D’ailleurs j’ai appris en Belgique un truc marrant, tu sais en France quand tu demandes une bière tu dis UNE biiiip ou UNE biiiip, on va pas faire de pub donc je ne citerai pas de marque, mais en Belgique tu commandes UN Orval. Bon mais comme c’est pas une bière que j’aime particulièrement… Enfin je dis surtout ça parce que je suis à Rennes, je veux dire je préfère évidemment le cidre et les bières bretonnes, mais c’est vrai que j’avais pas le même discours à Bruxelles. Mais bref en Belgique, si tu veux pas passer pour un con tu demandes UN Orval.

Et Rennes en trois mots, ça t’évoques quoi ?

En trois mots je pourrais pas, mais ça m’évoque mes lectures de quand j’étais ado, mes lectures de magazine de rock où on parlait de rock rennais. J’imaginais ça un peu pluvieux, un peu triste, un peu new wave. Enfin c’était il y a longtemps, aujourd’hui je connais pas trop les groupes rennais, ou alors je sais pas qu’ils sont de Rennes. Mais j’aimais bien cette ambiance un peu sombre, pluvieuse. Ça peut paraître un peu péjoratif mais pas pour moi an fait. Par exemple avec Centenaire on allait souvent répéter à Pontivy, c’est pas vraiment à côté de Rennes mais c’est pas très loin, et l’atmosphère là-bas, dans cette maison à la campagne ça me plaisait énormément. Après Rennes c’est pas pareil, c’est urbain, ça bouge plus… Enfin voilà, ça fait pas du tout trois mots et j’ai pas du tout parlé de Rennes. Je suis pas très renseigné, mais tu dois avoir tout un tas de clichés avec cette question.

Ouais, la bière, les crêpes. Mais ça parle beaucoup musique quand même.

Bah oui, le rock rennais c’est quelque chose d’un peu mythique.

Et dernière requête, j’ai lu que petit ta chanson préférée c’était Rosalie de Carlos

Ah oui c’est tout à fait vrai. Enfin mes parents disent ça. Mon seul souvenir musical, moi j’étais piètre musicien pendant longtemps, petit je m’intéressais pas du tout à la musique, mais mes parents m’ont dit que j’écoutais tout le temps Rosalie dans le mange-disque. Et le plus bizarre c’est qu’on avait plusieurs vinyles de Carlos et ils avaient tous la même rondelle, grise ou bleue, et il paraît que je savais sans savoir lire lequel était Rosalie.

Et tu nous chanterais un petit bout de Rosalie ?

Ah, mais il me faudrait mon orchestre symphonique et tout… Rosalie Rosalie Oh, Rosalie Rosalie Ah… Et puis je l’ai pas écouté depuis longtemps, je préfère garder mes souvenirs intacts, toute la joie de cette chanson. Par contre je peux te chanter Papayou.

 

C’était magnifique.

Merci. Tu veux pas Tirlipinpon aussi ? Non mais c’est déjà un peu plus tendancieux, les paroles…

Tu peux, on ne connaît pas la moyenne d’âge de notre lectorat mais je crois qu’il est majoritairement majeur.

Mais je ne sais pas si les jeunes d’aujourd’hui ils connaissent Carlos, c’est pas devenu complètement has been ? Si les gens peuvent se réintéresser à Carlos grâce à moi… Ou plutôt l’inverse, si les gens qui s’intéressent à Carlos peuvent s’intéresser à moi, ça élargirait considérablement ma fan base, comme on dit.

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samedi 7 décembre 2013 / 18 h 01 min

Le chanteur de Roman Electric Band reprend en acoustique un titre de Rodriguez, véritable star en Afrique du Sud, en hommage à Madiba !



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samedi 7 décembre 2013 / 16 h 30 min

là j’suis deg, j’ai oublié la crème solaire.

Point météo - samedi

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samedi 7 décembre 2013 / 15 h 00 min

Rennes, Ô Rennes !

Fourmilière de béton et de colombages, cité grouillante animée par cette jeunesse sautillante venue des quatre coins de l’hexagone s’initier à l’alcoolisme et à ses bienfaits, véritable centre de formation à échelle métropolitaine de la biture et pépinière de talents éthyliques ! Ville attirante de par son charme armoricain qui la rend si singulière, et repoussante à certains égards par ce qu’elle représente : la ville monstrueuse et tentaculaire, siège des excès les plus débilitants et des vices les plus infâmes.

Oui, je sais, on va encore me reprocher de faire mon péquenaud de service : que va-t-il encore nous brouter les balloches avec ses plaintes de bouseux, l’autre vieux con de plouc, vous dites-vous négligemment (a-t-on idée d’être aussi vulgaire ? Vous devriez avoir honte).

Vous n’avez pas tout à fait tort, je dois l’admettre. Mais que voulez-vous, je suis la minorité visible d’un groupe de blogueurs parisiens qui voudrait légitimer son intervention numérique en capitale bretonne. Le Morbihan, la Lande de Lanvaux, la beauté rustique des ruraux buveurs de Chouchen, le travail de la terre, bref, la vie « comme au vingtième siècle ». C’est tout cela qu’ils sont venus chercher en m’engageant. Alors vous comprenez, j’ai des prérogatives, je dois faire le boulot. Et puis merde, y’a quand même mon sang sur ce putain de contrat.

Bon, rentrons dans le vif du sujet, taillons dans le gras comme dirait Maïté, parlons donc de la ville et de ses secrets.

Pour commencer, et j’espère que Shakespeare daignera me pardonner de le paraphraser ainsi – seuls les rosbifs savent encore poser les questions avec une telle intensité, dans toute leur profondeur abyssale – en posant cette fameuse question qui brûle les lèvres de tout en chacun depuis le début de ce blog, la seule et unique question qui mérite d’être posée  :

« What the fuck is the matter with Yves Duteil ? »

Duduteil 5

Parce qu’Yves Duteil est un type formidable. C’est un peu notre ami à tous, le compagnon de route des petits enfants, le Henri Dès intergénérationnel, l’archétype du boy-scout niais qui emporte son feu-de-camp partout avec lui, le Ricka Zaraï du camping dans les bois. Il sait nous soulager des morpions qui gambadent dans nos cordes, il sait créer le lien entre les rives inexistantes de la rivière desséchée de nos existences, il sait s’acoquiner avec des bambins joueurs et naïfs. Oui, Yves sait faire tout cela ! Mais peut-on aller jusqu’à dire qu’il est « Compétant » ? Où tout cela n’est-il que manipulation et complot fomenté par un esprit malade dans le seul but de souiller la réputation du seul chanteur qui a su élever la balade populaire au rang d’art ?

Sincèrement, je me pose la question chaque matin. Mais what the putain de fuck !?

 

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samedi 7 décembre 2013 / 14 h 11 min
samedi 7 décembre 2013 / 11 h 05 min

MmMmM – Le Bar Hic – 21h00

Là c’est Vincent torse poil qui chante

MmMmM (2)

 

Quelle était la phrase qu’on vous répétait tout le temps quand vous étiez petits ?

Manuel : (long soupir) Ahhh ! Il n’y en avait pas vraiment, je suis vraiment désolé.  Nous étions vraiment calmes, des petits agneaux de Normandie. On était plutôt gentils, pas de bêtise. Moi j’étais assez sage !

Vincent : Qu’est-ce que tu as grandi !

Quel est votre message de répondeur ?

Manuel : J’en ai pas ! Une voix qui dit mon numéro, et je n’ai pas eu le courage de le faire…Pas d’annonce spécifique.

As-tu une marotte, une formule magique que tu te répète avant de monter sur scène ?

Manuel : vas y champion !

Quel nom donneriez-vous à votre perroquet ?

Manuel : Ahhh, c’est compliqué ça…Cracatoa, je ne sais pas pourquoi ! Enfin Cacatoès doit être une espèce de perroquet, donc ma touche personnelle très inspirée sera de l’appeler Krakatoa ; si toutefois c’est une race de perroquet.

Si vous n’aviez pas choisi la lettre M pour votre nom de groupe, qu’est ce que ça aurait été ?

Manuel : En fait aucune, car le MmMmM c’est l’intonation d’un deux-roues en furie !  Alors à la rigueur ça aurait été Pouetpouetpouetpouet…Mais c’est moins classe. Et puis c’est un truc qu’on aime bien faire à 04h00 du mat’ : MmMmM !!! C’est notre truc. Et puis il y a un champion de moto en Normandie, qui s’appelle Jacky Vimond, champion du monde début des années 80. Il était habillé en rose. Il a fait un un album Rose, où il parle de son parcours. Son sponsor Yamaha a organisé un show avec sa vedette Jacky Vimond descendant de neuf mètres à moto, accroché par des filins qui ont lâché : c’est l’accident. Alors il s’est battu pour revenir au top, il est retourné en championnat du monde, mais il n’a jamais gagné à nouveau. Donc il a fait un disque a propos de la victoire, l’accident, le retour. Il a su s’accrocher, enfin pour le coup pas cette fois-ci à Yamaha.

Quel est le titre que vous écoutez en boucle ?

Manuel : Je ne suis vraiment pas répétitif comme mec. Je suis un peu tout et son contraire. En fait j’écoute pas de musique ! C’est comme pour le groupe, je ne sais toujours pas jouer d’instrument, mais je ne sais pas je le sentais bien ce projet MmMmM. Moi à la base, je suis skateur. Je me dis que j’apporte de la fraîcheur. Bon je dirais : Eye of the Tiger. 

Vincent : Supersonic  de J.J Fad, c’est un groupe de nanas des années 80. J’écoute ça en boucle depuis un an.

Les représentants commerciaux de Ricard : Alors ! qu’est-ce que vous voulez? Ricard en Trans ou Ricard Breton? Ricard breton c’est au beurre salé, Ricard en Trans c’est à la menthe.

Vincent : Ricard à la menthe alors?

Les représentants commerciaux de Ricard : Santé ?

Le film que tu as le plus vu ?

Manuel : Jour de Fête

Savez-vous quelle est la première chose référencée lorsqu’on tape votre nom sur internet ?

Manuel : Ah oui ! Des images de cul bien dégueulasses.

Pourriez-vous me donner 3 mots qui définissent les Bars en Trans pour vous ?

Froid, soif et feu.

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samedi 7 décembre 2013 / 9 h 27 min

C’est bien la question qui me turlupine l’esprit depuis quelques années : à quoi bon la musique ? pourquoi ça plutôt que rien ?

Vous ne vous posez jamais la question, vous ?

Peut-être que les Bars en Trans 2013 me donneront un début de réponse.

Visiblement, on est un paquet à aimer ça : le rythme, la chaloupe, la mélodie qui touche ton coeur, la rage, le jump, la larme à l’oeil, l’envie de crier Amour, etc. En arpentant les rues de Rennes ce soir, je vois bien qu’on est nombreux à aimer ça, la musique.

Fort de ce constat et Faible de sa banalité, j’en cherche le motif : pour quelle raison certains musiciens décident de jouer des notes plutôt que de passer leur bac ou faire des confitures ? Pourquoi les gens éprouvent tant de plaisir à écouter de la musique ? Est-ce que tout cela comble un vide ? répond à un besoin ? révèle les faces cachés de nos personnalités ? Passe le temps en attendant (la fin) ?

Jeudi soir, au 1988 CLub, Maya Kamati nous a montré avec sa joie d’être là, que la musique ne connaît pas de frontière : sans comprendre un mot de ses textes, elle m’a emmené avec elle, loin de cette salle aux néons jaune patate. Puis une seconde réponse a été donnée par ToyBloïd. Ils ont rappelé par les slams de la chanteuse et une cymbale éclatée que la vie était intense et si belle, juste là, à saisir, à chaque instant, sur la braise, telle une saucisse qu’on glisse dans une galette moutardée. Ce soir, je n’ai rien vu de beau en live, ni au Kenland – qui ferait mieux de détendre son service d’ordre – ni au Backstage. En revanche, à la Bernique Hurlante (Bars Pas en Trans mais quel bar !), j’ai flairé du bonheur dans les guiboles sautillantes des rockeurs, dans leurs coins de lèvres qui criaient Sourire sur une chanson de Sloy.

Pas de réponse précise à mes interrogations mais quelques feelings. On continuera à y penser : à quoi bon la musique ? René Lacaille nous dirait : « que du bon, que de la joie, c’est magique ». Donc on continue, on savoure et on vibre.

La suite par mes collègues BlogoSphère, moi je taille la route. Ce fut un plaisir, cher public !

Des Kiss.

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vendredi 6 décembre 2013 / 19 h 11 min

Chill Bump – Le Backstage – 21h30

Chill b1Miscellaneaous & Bankal, from Chill Bump

Salut Chill Bump ! Merci pour la bière. Santé !

Bankal: Salud !

Miscellaneous : Comment on dit en breton, déjà ? Yec’hed mat !

Est-ce que vous êtes contents ?

Miscellaneous: Hum…Oui. Oui oui oui oui.

Bankal : au risque d’être assez banal : oui !

J’aime beaucoup ce que vous faites. Mais vous, c’est quoi que vous n’aimez pas dans ce que vous faites ?

Miscellaneous : C’est une très bonne question.

Bankal : Ce qu’on fait, dans notre musique, qu’on aime pas ? Les moments de silence. Quand il n’y a pas de musique…

Miscellaneous: Ouais c’est ça !

Bankal : C’est pas vrai en plus.

Miscellaneous : Si, en fait ce qui est chiant c’est les moments où on arrive justement pas à en faire, qu’on est dans une phase où on n’a pas le temps, où on est pas très inspiré, ce qui peut arriver à certains moments, et on est pas en phase l’un avec l’autre, c’est ça que j’aime pas. Il y a des moments qui sont comme ça et c’est normal parce qu’on ne vit pas 24/24 avec l’autre personne. On a des vies de famille, on a des chats chacun de son côté, on a des femmes.

Bankal : Beaucoup de femmes même !

Vos clips sont vachement soignés. Vous voudriez faire du cinéma ?

Miscellaneous : Si Scorcese veut bien, moi je veux bien jouer dans Boardwalk Empire pour la prochaine saison et faire un… un… un enculé. Un méchant, quoi.

Il n’y a pas de raisons que Scorcese refuse…

Miscellaneous : Je sais pas, j’ai pas le CV.

Bankal : Pas encore. Ça va venir.

Vous vous appelez Chill Bump, parce que, j’imagine, vous aimez le chili. Mais pourquoi Bump ?

Bankal : Parce qu’on aime bien les Pump™, mais c’est déjà pris par Reebok

Vous voulez quoi comme cadeau de Noël ?

Bankal : Euh… La paix dans le monde.

Miscellaneous : Je voudrais que tous les enfants du monde se tiennent par la main et fassent le tour de la planète … trois fois !

C’était la toute première interview de toute ma vie. Est-ce que vous êtes émus ?

Miscellaneous : Oui !

Bankal : Oui !

Merci Chill Bump !

 

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vendredi 6 décembre 2013 / 18 h 00 min
vendredi 6 décembre 2013 / 17 h 29 min
vendredi 6 décembre 2013 / 16 h 05 min

Jusqu’ici tout va bien…

Point Météo

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vendredi 6 décembre 2013 / 15 h 29 min

Maxime

Maxime, notre jeune ami de chez Pale Grey. Des belges qui ont la niak !

« Alors Maxime, trois mots pour les Bars en Trans ?

– Convivial, festif et… bon enfant ? »

Merci Maxime !

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vendredi 6 décembre 2013 / 13 h 45 min
vendredi 6 décembre 2013 / 10 h 30 min

Quatre bières à ma gauche, une vodka-Braou à ma droite, trois grammes d’alcool dans le sang, plus que deux heures avant le lever du jour, et Stardust dans les oreilles. Figé devant mon ordinateur, je me demande comment accéder aux touches de mon clavier. Elles m’ont l’air si nombreuses, si éloignées, si floues. Et puis, est-ce vraiment des lettres qui sont imprimées dessus ? Le doute m’assaille sérieusement, presqu’autant que le rythme de Wandue Project qui a désormais pris le relais. Ma Boss gît, affalée sur le sol, la bave coulant doucement le long de sa joue dans un bruit qui me rappelle les ronflements du chien de ma voisine, horrible bouledogue neurasthénique atteint d’apnée du sommeil. Il est jeudi soir, les Bars en Trans ne font que commencer.

Mais comment en suis-je arrivé là ?

Voyons voir…

Tout a commencé, il était à peine 19 heures. La ville m’a happé. Je ne le réalise que maintenant mais c’est indéniable. Rennes s’est emparé de moi, s’est accaparé mon âme et a fait de moi un pantin. Je suis désormais ce jeune citadin atone qui se laisse porter par la foule sans savoir où tout cela peut bien le mener. La vie parfois fait de nous ceux-là même que nous nous défendions de devenir. Ironie du sort ?  Fatalité ? Il est désormais trop tard pour trancher.

Battant le pavé à bon train, je suis tous mes nouveaux collègues en direction du sous-sol du Pim’s, boîte de nuit crasse aux accents prononcés de ringardise New Age. On trouve, paraît-il, dans ce lieu infâme, une musique des îles capable de réveiller les cœurs les plus endormis, de réchauffer les corps les plus engourdis par le froid de l’arrière-saison. Le son de la Réunion, la magie de la Créolie. En fait, il y a du rhum-coco gratos. Tout simplement.

A peine le temps d’ingurgiter l’équivalent du territoire maritime de la Réunion en rhum-coco, et me voilà déjà reparti sur les routes à l’appel de mon estomac affamé réclamant avec insistance un repas un peu moins liquide.

Museau vinaigrette, langue de porc sauce cornichon, panna cotta crème anglaise et vodka-caramel. Finesse, délicatesse, légèreté  et gastronomie… Un petit haut-le-cœur, et c’est reparti.

Ce soir, à La Trinquette, c’est Blind Digital Citizen qui nous fait décoller. Paysage sonore, climat aérien. Ça plane à des kilomètres au-dessus de la stratosphère. Le chanteur déploie des talents vocaux étonnants, imitant à la perfection des animaux improbables, quelque part entre la mouette et le tourteau. Les mèches cahotent au-dessus des boîtes à rythmes, les baguettes frappent sur la caisse claire. Tout cela est extrêmement relaxant. Je pense à une compil feng-shui de Nature & Découverte. Le public ferme les yeux. Respire. « Maintenant, voilà la grande bestiole » nous dit le chanteur. Puis il joue de l’appeau.

Je m’en vais.

En passant par L’Artiste Assoiffé, j’aperçois de loin Faty, black diva déchaînée du groupe Jaguar, dandinant sa chapka au rythme d’un rock frénétique. Derrière elle, un tableau d’écolier gribouillé à la craie donne une note surréaliste à la scène. Mais il y a trop de monde, je poursuis mon chemin.

Et voilà que j’arrive là où je ne pensais même pas atterrir. Une affiche des Bars en Trans attire mon œil et me fait dire qu’il y a un troquet rue Saint-Mich’ dont j’avais bêtement omis de noter l’existence : le Sympatic. Au sommet d’une mezzanine solidement charpentée, deux femmes et un batteur font un véritable tabac. Acclamés par une foule en liesse qui réclame chaque chanson comme s’il en dépendait de sa vie. J’en ai entendu des sons qui dépotent, mais alors là je suis littéralement bluffé. Le charisme de la chanteuse est tel qu’elle fait du public son joujou. Les spectateurs en admiration se prêtent volontiers au jeu. Tout le monde à genoux, dit-elle ? Tout le monde à genoux – tout le monde ! – en moins de quatre secondes. Du rock’N’Roll, du vrai de vrai, une pêche d’enfer. Je ne sais pas ce dont ce trio est capable en studio, et je ne suis pas sûr d’aimer ça, mais sur scène, putain, ils savent y faire. Ces gens-là s’appellent Toybloïd. Il faut voir ça une fois dans sa vie.

Grâce à eux, j’ai assisté au slam le plus bas de plafond de l’histoire du slam. Si bien qu’après leur set, Pierre, le batteur en nage de ce trio dément, nous a avoué qu’il l’avait déjà baptisé le « slam-fax ».

« Trois mots pour les bars en Trans Pierre ?

– J’ai grave kiffé ! »

Merci Pierre.

Vous imaginez bien qu’après tant d’émotion, mon petit cœur fragile réclame un petit baume apaisant. De la bière par exemple. Ou du rhum. Ou les deux.

Beaucoup plus que ça, en fait. Mon petit cœur s’en est pris une sacrée dose, de baume, si vous voyez ce que je veux dire.

Allez écrire un article à quatre heures du matin, dans ces conditions.

1 Commentaire
vendredi 6 décembre 2013 / 10 h 00 min

Tout avait pourtant bien commencé. Un apéro réunionnais du tonnerre, puis un repas parfait préparé par notre bien aimé François (langue de porc au menu) (bon, je ne suis pas très audacieuse, j’ai demandé une saucisse). Je quitte mes comparses à la fin du repas pour me rendre à La Place. Premier refoulement d’une longue série. Sérieusement, il paraît qu’il y a moins de monde que les autres années, mais aurions-nous tous décidé de nous rendre aux mêmes concerts ? Je ne suis donc pas rentrée à la Place. C’est dommage, j’ai entendu Yalta Club depuis le rez-de-chaussée et ça m’a semblé fort joli. Les jeunes filles à l’entrée étant tout à fait incorruptibles (n’essayez pas, vous perdrez votre temps), je repars, pleine d’espoir quant à la suite, naïve. Mais je ne rentre pas non plus au Bar’hic, ni au Backstage. Je commence à me faire une raison, je vivrai ce premier soir des Bars en Trans comme une bonne partie des Rennais alcoolisés pour qui tout ça n’est qu’un fumeux prétexte, c’est à dire sans voir de concerts. Bref, je me sens définitivement comme une bamba triste, hésite à rentrer, quand je croise ce message d’espoir :

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Bon. Tant de poésie agit sur moi comme un électrochoc, et je me dis ressaisis toi, résiste, prouve que tu existes. C’est le premier jour, on ne va pas se laisser abattre. Je repars, gonflée à bloc. J’atterris à la Trinquette, et par miracle je rentre. Certes je ne vois rien, je suis contre la porte et chaque personne qui sort/rentre manque de me déboîter une épaule, mais je suis à l’intérieur, je fais partie des privilégiés, de ceux qui pourront malhonnêtement prétendre venir aux Bars en Trans pour la musique et pas juste pour l’alcool, la drogue et les galettes saucisses. J’assiste donc à une partie du concert de Blind Digital Citizen (très chouette d’ailleurs, mais on n’est quand même pas là pour parler musique). Je croise un de mes collègues qui s’en va vers d’autres horizons. Il a tort, le meilleur est à venir : 5 minutes plus tard, un père noël débarque sur scène et distribue des dinosaures en plastique à la foule hystérique (j’en rajoute peut-être un peu pour les besoins scénaristiques). DES DINOSAURES EN PLASTIQUE QUOI.

Dinosaure

Soirée sauvée.

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vendredi 6 décembre 2013 / 7 h 00 min

Christian2

Vous vendez des galettes saucisses toute l’année ou juste pendant les Bars en Trans ?

Non, juste pendant les Bars en Trans. Mais j’aimerais bien faire un truc à l’année, un truc qu’on servirait vite fait dans des barquettes, mais breton. Ici dans la rue tu peux manger des shawarmas, des trucs comme ça. Moi je voudrais qu’on vende des galettes saucisses, des moules. Des trucs simples, des moules frites dans une barquette sympa. T’aimes les moules ? On vendrait ça en fin de semaine, mais tu vois comme on mange un shawarma, et bah on mangerait des galettes saucisses et des moules.

C’est la première année que vous faites ça ?

Non non, je le fais tous les ans.

Et ça marche comment ?

Ça marche bien, oui. Après cette année il y a quelqu’un à côté aussi. Mais c’est bien, ça fait un copain, on boit des bières ensemble.

Et vous vendez combien de galettes saucisses sur le festival ?

L’an dernier, on a en vendu 3000 sur les trois jours. Mais là, ce soir… Il y a moins de monde que d’habitude. Si on fait 200 galettes ce soir, c’est déjà bien. Mais ça se voit, même dans la rue.

Et les gens sont agréables, ça se passe bien ?

Ah oui par contre, c’est très bon enfant. Jamais d’embrouille. On sert jusqu’à 2 heures, et même en fin de soirée c’est bon enfant. Si ça marche bien dimanche matin on fera la sortie des afters, ce sera peut-être un peu plus agité, ça criera peut-être un petit peu plus.

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vendredi 6 décembre 2013 / 5 h 16 min
vendredi 6 décembre 2013 / 4 h 27 min

Mais en fait le Mondo Bizarro c’est le bout du Monde !

Cela faisait des années que j’entendais parler de ce lieu mythique rempli d’énergumènes bigarrés et de musique énervée ; le seul et l’unique Mondo Bizarro. Seulement, ce lieu tient du graal tant il est retiré. Atteindre cet endroit tient de l’exploit, il vous faudra de la ténacité, une bonne dose de veine et surtout une conviction sans faille. Mais comme je suis magnanime je vais vous délivrer toutes les clefs nécessaires pour rejoindre le niveau 264 de la rue de l’Avenue du Général Patton, je vous assure que ça existe.

C’est donc repue d’un menu exclusivement constitué d’abats mitonné par le taulier le plus prolixe de la place Sainte-Anne, que je m’engage sur les chemins du Mondo Bizarro, toutes ces protéines m’ont remplie de courage. Ma quête éperdue me mènera sur une ligne droite infinie, juchée d’obstacles que j’ai plus ou moins évités avec succès. Premier conseil avisé : il est fortement recommandé de prendre le bus 5 qui mène directement au point de mire. Si vous ne trouvez pas le-dit bus, engagez vous sans peur dans la pénombre et le froid en suivant inlassablement la direction Mont Saint Michel. Tout au long de ce périlleux parcours vous croiserez : du matériel de chantier abandonné, un cinéma programmant les Jours heureux, des flâneurs nocturnes retournant vers la ville (enfin au point où on en est, la civilisation), le restaurant gastronomique Lecoq, des dizaines d’arrêts de bus déserts. Surtout ne craignez pas d’être suivi, car ça n’arrivera pas. Durant une interminable demi-heure vous cheminerez bille en tête jusqu’à un objectif qui devient de plus en plus flou car vous commencez à vous déshydrater, vous n’avez plus les idées claires, vous irez peut-être jusqu’à délirer, mais tel un Clint Eastwood  dans Le Bon, la Brute et le Truand ; considéré comme définitivement perdu vous atteindrez votre destination. Fier comme un pape, se dressant parmi les tristes immeubles du bout de la ville, le Mondo Bizarro seul refuge couvert de l’étrange à Rennes, apparaîtra tel une oasis. Voilà comment on y arrive.

Mondo Bizarre

Une fois là-bas, la récompense est de taille : une cérémonie de têtes balancées d’avant en arrière à un concert très bruyant et rentre-dedans des Fumuj. Les gaillards se lancent sans distinction dans du rock ou du hip-hop, pour peu que ce soit pêchu. Tout le monde est content au Mondo Bizarro et crie sa joie, c’est bien normal ; seul les braves atteignent le stade ultime de satisfaction du but atteint.

Une fois le concert terminé, les oreilles quelque peu meurtries mais gonflées d’orgueil d’avoir réussi un exploit je repars dans le sens opposé et comme par enchantement tout devient plus aisé. De gentilles personnes me confectionnent un ticket de bus de métro avec les restes d’une carte de visite, en 4 arrêts de bus je rejoins sans heurts  la Place Saint Anne ; c’était si simple au final. Demain je ferais mieux, je prendrai le bus.

 

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vendredi 6 décembre 2013 / 4 h 11 min

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5 décembre 2013 / Rue Papu, Rennes. 16h45.

Bienvenue aux Bars en Trans, René Lacaille, à Rennes. Il est particulier le public breton ?

Déjà, j’adore la Bretagne. Déjà. J’y connais pas mal de musiciens. La culture bretonne est très forte. En France, vous êtes un peu uniques, vous les bretons. Y’a le Pays Basque aussi, mais je crois qu’ici c’est plus fort. Mon tourneur est breton (Daktari Music), ça fait 8 ou 9 que je tourne en Bretagne, donc je commence à connaître la région, même si la Bretagne est multiple. Et donc ici, à Rennes, le public commence à me connaître et à être réceptif.

Mais au juste, ça fait combien de temps que vous faîtes de la musique ?

J’ai fêté mes 60 ans de carrière à la Réunion cette année (2013) ! J’ai jamais rien fait d’autre, et comme dirait un ami à moi : « c’est un boulot de faignant ha ha ha ! ». C’est simple : j’ai commencé à 7 ans, j’ai 67 ans.

Toute une vie en musique, ça vaut le coup ?

Ah oui, c’est génial ! Bien sûr, il y a des hauts et des bas, t’es jamais sûr d’avoir du pognon, mais pas un mois ne ressemble à l’autre : j’ai toujours aimé ça.

S’il fallait recommencer ? Je recommencerai. Et d’ailleurs mes gamins font la même chose.

Pourquoi tu fais de la musique ?

Je sais pas pourquoi !

Ecoute : mon grand-père était musicien, il jouait avec mon père, et lui jouait avec moi. Et mes gamins ont commencé à jouer NATURELLEMENT, quand ils avaient envie : ça n’a pas été évident au début. « C’est pas l’homme qui prend la musique, c’est la musique qui prend l’homme ».

Ca vous apporte quoi, la musique ?

Quand on joue, c’est le bonheur OUH LA. En live, tu sens que les gens sont heureux, ils viennent te le dire. Moi, je me dis que je suis un marchand de bonheur quoi. Je crois que je suis un mec          EN GROS       –      ASSEZ       –        COMPLETEMENT   –        HEUREUX    , parce que j’ai jamais eu de gros problèmes de santé. Bon, là, j’ai mal au tendon d’Achille. Sacré Achille !

La musique, c’est comme le bon vin : plus on maîtrise, plus on apprécie.

Ce soir, c’est une petite salle, mais je vais apprécier, même si Jean-Louis ne sera pas là.

Il se dit que vous êtes amateur de CUISINE. Qu’est-ce qui rapprochent la cuisine et la musique ? Le goût du rêve ou le sens du rythme ?

J’adore cuisiner ! La cuisine et la musique marchent ensemble : c’est la culture. Je cuisine tous les plats réunionnais, et même les plats du nord de la France : le porc à la bière aux pruneaux d’Agen. Parfois je fais le cuisto chez Lo’Jo à Angers, lors de résidences de musiciens. La cuisine, ça me détend, ça permet de rêvasser : comme avec la musique.

Et comme en musique : en mangeant, les gens sont contents.

Donc, René Lacaille, vous êtes dans la JOIE, celle de la musique et celle de la cuisine.

Ah oui oui oui.

Pourriez-vous chanter un morceau de chanson pour le blog des Bars en Trans (on travaille tard, vous savez) ?

Ok, ça s’appelle « Demain, qui connaît ? »

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vendredi 6 décembre 2013 / 1 h 13 min

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Juché au sommet du 11ème étage d’un immeuble rue Aristide Briand pour une session secrète  fomentée par le Laboratoire de Curiosités et Pâte à Film, Jaguar s’amuse à se pousser contre la barrière du balcon, et ça les fait bien rigoler ! Enfin presque puisque la chanteuse en aura des hauts-le-cœur de vertige et finira par s’allonger par terre. Entre deux bousculades ascensionnelles, voici ce que leur évoque les Bars en Trans :

Faty :  » Transpiration »
F.X : « Moi, j’aime bien »
Sylvain : « C’est fun, on va s’amuser »

Voilà, ça a le mérite d’être clair, Jaguar aime les choses simples.

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samedi 7 décembre 2013 / 6 h 28 min
jeudi 5 décembre 2013 / 23 h 59 min

FUMUJ – Mondo Bizarro, ce soir.

C’est parce que vous rendez votre public sourd que vous avez développé des concerts pour les sourds et malentendants avec l’approche sentir et ressentir ?

Pierre : Oui et non ! L’idée est partie de là. A force nous aussi nous devenons sourds, et surtout on peut se faire plein d’argent avec cette approche là.

Romain : Et non parce que c’était surtout pour embêter mes  parents et les parents de mes amis, qui disaient qu’on faisait une musique de sourds.  Alors on a décidé de faire de la musique pour sourds et malentendants, tout en continuant à faire du bruit.

Vos prestations live s’apparentent à  un spectacle son et lumière pyrotechnique d’énergie, et je voulais savoir pourquoi vous n’aviez pas choisi de faire un sport de combat ou un sport zen ?

Pierre : Comment dire, alors les sports de combat ça s’passe dans les loges, parce qu’on s’engueule souvent et dans le camion c’est plutôt sport zen. On les pratique dans le privé !

Vous piochez un peu dans toutes les influences musicales existantes, c’est parce que vous ne savez pas quoi choisir ?

Romain: C’est ça. On est hyper partageur, et on aime s’acoquiner avec tous les styles de musique. On pratique les orgies aussi à côté.  C’est un peu une orgie musicale.

Si vous deviez choisir quelque chose que vous n’entendriez plus jamais ?

Romain : Le bruit d’une cascade.

Pierre : Vincent Delerm et Etienne Daho, tout simplement !

Romain : Ahhh attendez, je croyais que c’était la dernière chose qu’on voulait entendre avant de devenir sourd.

Pierre : ahh, bah invente des questions maintenant !

Romain: Keen’V, Matt Houston, Matt Pokora… Ah non, non : Tal, Vitaa et Maître Gims !

Quelle est votre attraction préférée ?

Romain : je n’y vais jamais.

Pierre : Aucune, c’est des gros cons ! En fait si je devais me suicider, j’inventerai une attraction où on débarque et on écrase tout.

Les Bars en Trans en 3 mots

Découvertes, alcool, musique

Fumuj en verlan ça donne Jumuf, est-ce que vous assumez la référence ?

Pierre : Tout à fait. Si tu regardes bien c’est un mot plus ou moins symétrique. Si tu regardes bien le mot : le F et le J, le U et le M au milieu. Tu peux le retourner et au final, ça ne veut rien dire ! Alors tu fais ce que tu veux avec.

Romain : Ça peut être Juluf..Fujmut,  Fukjbouge..

Pierre : Car à l’image des style de musique qu’on ne choisit pas, le nom que nous avons choisi, et bien c’est pareil, on a choisi un mot qui ne veut rien dire.  On ne voulait pas s’enquiquiner à chercher un nom… Trop de réflexion ! Notre premier tourneur, on lui avait donné un nouveau nom de groupe : « Human Soda » ! Et il nous avait dit : «   Mais c’est trop pourri, on va faire un truc avec une canette de soda sur l’affiche ? C’est nul !  Alors que Fumuj, c’est génial ! »

Romain :Et du coup on a gardé ce nom, on le justifie par le seul fait que les gens mettent le sens qu’ils veulent dessus.

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jeudi 5 décembre 2013 / 22 h 05 min

Pour la première interview du blog 2013, j’ai rencontré Mother of Two. Comme j’ai très envie de bien faire, je me suis rencardée sur les Do et Don’t de l’interview festival.

NB : Cette interview pleine d’amour pour Rennes et les Bars en Trans n’est pas sponsorisée par la mairie et aucune réponse n’a été obtenue de force. Promis.

Mother of two (2)

Vous êtes notre première interview pour le blog.

Génial. On est carrément flattés.

Du coup vous allez être mon test, pour pas faire de bêtises par la suite. Vous faites beaucoup d’interviews sur les Bars en Trans ?

Julien : On en fait pas mal. On fait Novorama, Radio Campus, on fait France Info, moi j’ai fait Radio Laser hier, on a Radio Vinyle…

Et ça vous plaît la promo ou c’est chiant ?

Julien : Ça dépend en face de qui on est en fait. Ça dépend si la personne a écouté la musique, ça dépend des questions. C’est comme une rencontre, des fois c’est sympa, des fois ça l’est pas, ça dépend.

La question qu’on vous pose le plus souvent en interview et qui vous saoule ?

Julien : Présentez-vous. Présentez votre musique. Ça c’est carrément insupportable. Des questions où le pseudo journaliste n’a pas écouté la musique, ne s’est pas renseigné sur qui on est et donc arrive en nous demandant de définir nous-mêmes ce qu’on fait.

Colin : L’autre question c’est pourquoi Mother of Two aussi. (Ndlr : On n’a pas la réponse à cette question du coup. Si ça vous intéresse, vous n’avez qu’à demander à Google.)

Julien : Et si on fait de la musique c’est pour que les gens écoutent la musique avant tout, donc c’est assez marrant quand les journalistes nous demandent de refaire notre bio. C’est insupportable. Mais des fois ça se passe bien quand même (rires).

Et la question que vous aimeriez qu’on vous pose et qu’on ne vous pose jamais ?

Julien : Quelle taille de fût utilise Colin à la batterie. Ou pourquoi votre musique est aussi géniale (rires).

Colin : Ce qui est intéressant c’est d’aborder des sujets, peut-être pas forcément liés à la musique, ou de se retrouver sur des sujets complètement improbables et insensés, c’est rigolo.

Julien : Le truc c’est qu’on n’a pas toujours des choses à raconter, on n’écrit pas des romans, on ne fait pas des films, on fait de la musique. C’est pas toujours facile d’expliquer en mots ce qu’on a essayé d’exprimer en musique. Les bons journalistes en général c’est ceux qui arrivent à te faire accoucher d’un truc intéressant que tu ne savais pas toi-même sur ta musique. Mais ça arrive.

Colin : C’est assez rigolo que tu commences l’interview par les questions qu’on ne veut pas que tu nous poses.

Julien : Mais par exemple une interview comme la tienne est plutôt intéressante, parce qu’on parle d’autre chose et on peut dire ce qu’on déteste. Mais en même temps politiquement parlant je devrais pas dire ça parce qu’on devrait vouloir le plus d’interviews possible. Donc en fait on est en train de se griller (rires).

Et dans le reste de la prog des Bars en Trans, de qui vous aimeriez lire une interview ?

Colin : J’aimerais bien lire une interview de Malo, parce que je le connais un petit peu, on a fait un petit peu de musique ensemble donc je suis curieux de voir comment il continue. Blind Digital Citizen aussi, un super groupe que j’ai déjà vu. Notre bassiste les aide, il fait leur son ce soir. (Ndlr : On n’a fait aucune de ces interviews. Mais on s’en fout, on fait ce qu’on veut.)

Et dernière question, on essaie de faire un petit bilan de ce que Rennes évoque aux gens, vous ça vous évoque quoi, en trois mots ?

Julien : Moi ça m’évoque les Bars en Trans, parce que j’ai déjà joué ici avec deux autres groupes, et à chaque fois j’ai bien aimé l’ambiance et la ville. Je ne viens à Rennes que pour les Bars en Trans. C’est une très belle ville, et puis c’est une ville rock, donc ça me va.

Colin : Ouais, moi ça m’évoque le rock. Je connais pas trop la ville, mais j’ai pas mal de potes qui y vivent, ou qui sont passés ici et la ville est calme et festive en même temps, il y a pas mal d’étudiants… Ça fait partie des villes où je me vois bien vivre un jour.

Julien : Ca a une bonne réputation Rennes quand même. Pour la musique surtout.

Ok. Et bien merci.

Merci à toi. C’était génial. C’est la meilleure interview qu’on n’ait jamais faite.

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jeudi 5 décembre 2013 / 20 h 00 min

Tel le jeune cabri évadé de sa campagne natale, tel le fier daguet tout droit sorti du bois, je me suis égaré. Je me baladais, de-ci de-là comme dirait l’autre, dans mon petit village du Morbihan, quand je me suis fait prendre dans un véritable guet-apens. Un traquenard vous dis-je ! Celle qui allait devenir ma « Boss », comme elle aime se faire surnommer, me fit signer un petit bout de papier. Vous savez bien, ces fameux contrats où l’on ne peut jamais déchiffrer les petits caractères d’ailleurs imprimés à l’encre invisible et que l’on doit signer de son sang. Non, vous ne voyez pas ?

Bref, engagez-vous, qu’ils disaient. Et, moi comme un oisillon tout droit sorti de l’œuf de la dernière pluie, comme un nigaud, n’ayons pas peur des mots, je me suis engagé.

Je vous fais un topo sur le deal. Il s’agit de participer au blog des Bars en Trans. Devenir un pigiste branché pendant cinquante-deux heures. Evidemment, depuis ma lointaine campagne – si loin que l’on chante toujours en gallo quand vient le soir et que nos petits doigts s’effarouchent sur des airs de gavotte – je n’avais qu’une vision étriquée de ce qui pouvait m’attendre. Mais laissez-moi donc vous raconter mon arrivée à ce que l’on nomme « la grande ville ».

Mercredi soir, je suis prêt. J’ai enfermé les poules, éteint mon poêle à bois et dit au revoir à mon grand corps de ferme que je loue pour une bouchée de pain. Oui, c’est aussi ça la province. J’en m’en vais pour Rennes, et je flippe un peu. Quitter le monde paisible et harmonieux des landes de Lanvaux pour affronter la rage barbare des citadins de Bretagne orientale, ça fout un peu les pétoches comme on dit chez nous. Plus je m’approche, et plus j’ai peur. Aux abords de la ville, la circulation routière n’a de circulation que le nom. Car rien ne bouge. Rien du tout.

Bon, résumons : j’ai appris la ponctualité dans des vallées suisses peuplées d’horlogers, et fidèle à ma réputation, je suis parti avec beaucoup d’avance afin d’arriver à l’heure à mon rendez-vous. Ils appellent ça un « team débriefing ». Je n’ai aucune idée de ce que ça veut dire, c’est sans doute de l’allemand. Après tout, de mon point de vue, Rennes n’est pas si loin de l’Alsace. Mais les routes sont tellement bouchées que je me demande seulement si j’arriverais un jour à destination. Un soir de match, appellent-ils ça.

19 heures 08, j’ai près de dix minutes de retard à mon rendez-vous. Tout en sueur et en inquiétude, je fais mon possible pour dissimuler mes craintes à tous ces gens si désinvoltes que je ne cesse de croiser. Je tente d’adopter une démarche de citadin branchouillé en me fiant à mes dernières références en date : Hélène et les garçons, dont j’ai encore quelques VHS à la maison. Front en avant, épaules qui roulent, pas ferme et sourcils enjôleurs, je me découvre une confiance en moi que seule la grande ville peut révéler.

Fier comme Artaban, nonchalant comme José, je me présente, sûr de moi et de mon image, à « l’espace VIP ».

Je suis le premier de mon équipe. Personne n’est arrivé.

Alors j’observe ce lieu étrange, soi-disant « V.I.P » mais où je ne croise que des bénévoles, jeunesse étudiante à la recherche de soirées bon marché. Je suis dans une grande salle polyvalente d’une petite école primaire, me dit-on. Une école ? Mais où sont les élèves ? Les enfants de la ville sont-ils exemptés d’école durant les Bars en Trans ? Sont-ils enfermés quelque part, à l’insu de leurs parents qui s’affolent et cherchent en vain leur petit bout d’chou dont ils savent au plus profond d’eux qu’ils ne seront jamais plus les mêmes ??? Mœurs étranges de l’infamie urbaine, us contrariés de la décadence citadine, voilà tout. Je ne vois pas d’autre explication. Pauvres mioches, ils seraient bien mieux à la campagne…

La salle polyvalente est recouverte de moquette noire, ambiance feutrée censée nous faire oublier que des enfants, où qu’ils soient, sont privés d’éducation. Monde cruel. Sur la droite, un bar démesuré propose pas moins de vingt-et-une consommations différentes. Sans compter le ponch (soirée Réunion oblige) démesurément fort en rhum et dont j’ingurgitai malgré moi trois verres sans toujours apercevoir un membre de mon équipe.

Seul au cœur de la cité, le comptoir est bien le seul repère stable sur lequel je puisse me reposer. Mon îlot de réconfort dans ce monde de brutes où je trouve enfin un peu de consolation : où qu’on aille en Bretagne, à la ville ou aux champs, on trouvera toujours un zinc sur lequel poser son coude en criant « ye’ched mat ».

Finalement, tout s’est arrangé. Quelques heures plus tard toute mon équipe était arrivée. Ils ont l’air sympa pour des parisiens (c’est là-bas, paraît-il, que l’on forme les esprits les plus influents de la blogosphère), et cette petite réunion en alsacien s’est déroulée dans un français tout à fait intelligible. Ivre et rassuré, je m’en vais chez ma logeuse prendre un peu de repos.

Aujourd’hui, c’est le grand jour. Les Bars en Trans commencent pour de vrai. J’avale une gorgée de cidre brut pour me donner du courage. Un petit sticker collé à la dérobée me donne le ton.

Ça va bien se passer.

Yves Duteil est compétant2

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