Ok, l’idée de guincher une partie de la nuit et de retourner travailler avant de réattaquer Bars en Trans n’était pas l’idée du siècle. Soit. Mais lorsque Cocaine Piss s’annonce, ce n’est plus tellement la même chose. Nous rencontrons Aurélie au Bar Hic sur les coups de 21h, suprise : Poch est là.
Si vous ne connaissez pas Poch, je vous la fais Wikipedia : Poch est un ayatollah du punk et de la musique qui avance, responsable selon moi du retour de Marquis de Sade, esthète dans le graff et les expositions de haut casting (Bloody Belgium nom de dieu !), Poch est également un super ami des liégeois Cocaine Piss. L’idée est simple : boire des bières avec le groupe (sympathiser n’aura pris que peu de temps), prendre une photo débile et réaliser une interview. Problème : on a zéro question, alors Poch se propose de nous accompagner [interview par Titouan].
On profite de la fin d’Electric Retro Spectrum qui semble combler son public pour retourner au Kenland. L’éternel aller-retour entre le Bar’Hic et le Kenland, on va finir par se faire embaucher par l’un ou par l’autre. Nina Johansson délivre une pop très diluée, on peut piocher aisément ses influences du côté de Bristol, de ses années 90 mélangées à la sauce 2010. Le groupe mériterait une plus grande salle pour être apprécié à sa juste valeur, le son ne porte pas beaucoup. C’est tout le défi des bars, mais le groupe sait y faire et lâche du lest, sort des sons improbables de sa guitare, les rythmes s’imbriquent et Nina porte à bras-le-corps son rôle de leadeuse.
Alors Cocaine Piss. Ce groupe c’est Liège dans toute sa splendeur et son refus du déclin, c’est le set de 25 minutes qui peut anéantir celui d’une heure du groupe le mieux préparé du monde, c’est un truc. C’est un truc. Sans doute le groupe punk qui était à voir à Bars en Trans 2017. Des titres nerveux mais pas tant, une voix à la Plastix (le groupe un peu méconnu, vous savez bien !) qui prend toute son ampleur ici. Le groupe est d’une lourdeur et d’une rapidité sans faille et sans répit. La meilleure astuce pour différencier un bon concert d’un autre plus médiocre est de regarder quel espace le groupe s’approprie. Garde-t-il la scène comme un espace sacré avec son petit confort ? Dans tous les cas, la chanteuse de cette formation redoutable n’a pas passé grand temps sur scène. Bordel ça fait du bien des bouts de crust et une ouverture d’esprit avec le sourire.
La pluie, la pluie et encore la pluie. Celle-ci ne nous découragera pas dans l’idée d’atteindre le Mondo Bizarro. Le Mondo a ça de particulier qu’il est parmi le plus éloigné des bars, du centre-ville je veux dire. Alors de fait, le public vadrouille beaucoup moins, et une attention toute particulière se fait ressentir. Phoenician Drive débute peu de temps après.
Ce groupe a déjà été décrit comme l’inventeur de l’african krautrock. Oui ok, pourquoi pas. Le post-rock est la chose la plus ciblée quand il s’agit de rentrer dans une musique. Phoenician Drive tient de ça. Il faut rentrer dedans et ensuite eux te rentrent dedans. Compositions longues, instruments qu’on ne voit pas assez souvent à part dans Brian Jonestown Massacre qu’on a plus envie de voir, chant rare. Chant rare, c’est important, rare mais pas absent. La magie fait que l’on traîne et que quelqu’un nous ramène à bon port : incroyab’. Selon Justine, Le Réveil des Tropiques était super et « ça te transportait loin », en attendant c’est un vinyle de L’Effondras qu’elle a acheté. Incroyab’.