Tu vois ce moment où tu es super préparé pour une interview, tu as un enregistreur, des questions, la personne à interviewer est en face de toi tout va bien. La fin de la seconde question arrive quand tu te rends compte que l’enregistreur te claque dans les doigts… Du coup, tu peux faire genre tu connais bien l’artiste et ta question « Est-ce que tu connais les artistes avec tu partages la scène ce soir ? » se transforme.
David Assaraf joue également au Kenland ce soir, il me semble que vous vous connaissez bien ?
Nina : Oui en effet, (avec un large sourire) je travaille sur ce projet depuis 2 ans et David m’a vraiment beaucoup aidée dans la création, c’est un très bon ami, donc je suis vraiment contente de partager la scène avec lui ce soir. On va boire des coups ça va être super !
Tu évolues dans un style qui est le trip-hop, ce qui pour moi évoque évidement Bristol et le milieu des années 90, te trouves-tu à contre courant ? Est-ce un style qui reste et qui existera toujours selon toi ?
N : Oui pour moi le trip-hop est intemporel, parce que c’est un mélange de tout, ça reste toujours dans l’actualité, ça ne peut pas ne pas être d’actualité. (rires !)
De quoi t’inspires-tu pour tes morceaux, qu’est-ce qu’ils racontent ?
N : Et bien j’ai un morceau qui s’appelle One Step Too Low, qui parle d’une situation que j’ai vécue. C’est une situation qui m’a un peu traumatisée, à vrai dire… Ça parle des violences dont tu peux être victime dans la vie entre Homme/Femme, que ça soit dans une soirée un peu arrosée, ou même dans la rue, moi c’était dans la rue, du coup je suppose que j’ai fait ça comme une sorte de décharge émotionnelle.
C’est un thème très présent en ce moment dans l’actualité, tu vas pouvoir nous donner ton avis, penses-tu que le monde est en train d’évoluer à ce sujet ?
Oui je trouve que c’est important d’en parler, il ne faut pas avoir honte d’en parler car ce sont des situations que beaucoup de femmes vivent, il n’y a rien qui n’est pas grave je trouve, l’échelle est tellement grande c’est compliqué à déterminer mais je trouve que l’essentiel c’est que nous sommes en train de faire un « statement » de tout ça et je trouve cela très touchant ces témoignages, c’est fort et hyper positif. Et tout cela sans forcément aller contre les hommes, ce n’est pas ça dont il s’agit, c’est juste de vider son sac un peu et de souffler, de dire que c’est arrivé, et de faire comprendre aux autres que ce n’est plus possible de faire ça.
Cette histoire est ressorti via le milieu du cinéma, ressens-tu un esprit similaire dans le milieu de la musique au niveau des rapports hommes/femmes ?
N : Moi j’ai toujours été très bien entourée, soit par des amis, soit avec des personnes où un rapport de confiance et de bienveillance s’est très vite instauré. Toujours beaucoup de respect et de gentillesse. Je croise les doigts, pour l’instant je n’ai travaillé qu’avec des personnes super.
Dans quel état d’esprit es-tu pour ce soir ?
N : J’espère que je ne vais pas mourir de trac, je vais essayer de faire que ce soit un moment un peu magique.
On n’en doute absolument pas ! Rendez-vous au Kenland à 22h.