1- Est-ce que tu peux te présenter rapidement?
Pain noir est né il y a deux ans sur les cendres de mon projet précédent, St Augustine. D’une envie de changement donc. C’est des chansons en français, et c’est pourtant pas de la chanson française. St Augustine c’était en anglais. Écrire en français c’est plus dur au départ et plus facile après. C’est un pas important à franchir parce que tu sais qu’il y a pas le filtre de la langue, pour moi mais aussi pour les gens qui écoutent. Mais une fois qu’on a franchi le pas c’est forcément plus facile d’écrire dans sa langue. J’ai une fluidité dans l’écriture que j’avais pas avant.
2- Et dans le chant? On chante pareil dans des langues différentes?
Je sais pas, ça a aussi coïncidé avec le fait de vieillir un peu. Déjà sur la fin de St Augustine je chante parfois plus bas, plus retenu que la fois précédente. Là c’était un peu la suite logique, c’est un peu plus retenu. Alors peut-être ça vient de la langue et puis aussi du fait de vieillir avec le projet.
3- Est-ce que tu pourrais décrire ta musique en trois mots?
Simplicité, images, progression. L’image c’est très fort dans le projet, j’ai vraiment besoin de voir les choses, de me les projeter… Je fonctionne vraiment autour d’images fortes qui veulent dire quelque chose de plus profond, toujours. J’ai une imagination picturale on va dire.
4- Et ces images là sont beaucoup liées à l’océan dans tes chansons, alors que l’Auvergne c’est un peu ce qui est le plus éloigné de la mer en France non? Tu devrais venir en Bretagne.
C’est une image, la mer l’océan, c’est la même chose que les montagnes, un désert, c’est un espace à franchir pour aller vers quelque chose de mieux… L’idée est la même quelque soit l’image en fait. La Bretagne j’aime bien mais ça manque de montagnes.
5- Cette année les Bars en Trans font un focus sur le Québec, est-ce que tu as un artiste québecois à nous recommander?
Alors je connais très mal… Enfin je connais pas mal le Québec, j’aimerais beaucoup y retourner d’ailleurs, mais comme artiste québecois, sorti de Pierre Lapointe, que j’aime beaucoup, je connais pas grand chose… Ah si, Safia Nolin, qui joue aussi ce soir.
6- La question que tu ne veux plus entendre en interview?
C’est pas vraiment des questions, mais on me parle beaucoup de mon ancien label , Kutu Folk, avec lequel j’ai complètement coupé. On me ramène souvent à ça alors que c’est quelque chose pour moi qui est très loin.
7- Et à l’inverse, la question qu’on ne te pose jamais et que tu rêverais d’entendre?
J’aimerais bien qu’on me parle un peu plus d’arrangements, de mélodies, pas que des textes. J’essaie de faire vraiment attention aux mélodies, aux arrangements, aux harmonies aussi. Même si je comprends hein, c’est pas ce qui arrive en premier à l’oreille. Mais parfois les journalistes ont tendance à parler d’arrangements très simples, alors que j’ai pas l’impression que ce soit des arrangements simples, c’est plutôt des arrangements volontairement minimalistes.
Mais ça c’est une bonne question !