Vous venez d’arriver ?
Xavier : Non, on est arrivé hier, comme ça on est plus tranquille.
Vous avez pu voir des concerts ?
Vincent : Moi oui, j’ai vu The Craftmen Club au Kenland. C’était blindé de monde, donc c’était un peu dur de voir le concert. Et puis c’est un pub et ils avaient une sono digne du Liberté, c’était super fort. Limite tu pouvais pas tenir, c’était hyper agressif. En plus avec Craftmen qui est un groupe hyper rock, qui fait déjà un peu mal aux oreilles… Moi encore j’ai l’habitude, mais je voyais les gens qui partaient avec leurs mains sur les oreilles. C’est dommage. Et puis le Kenland c’est bizarre, il y avait plein de gens hyper étonnés que ça joue là.
Vous connaissez un peu Rennes ?
Xavier : Un peu.
Vincent : Moi j’ai habité ici 5 ans. J’ai fait l’ESRA, l’école de son.
Et vous êtes bretons.
Xavier : Oui, on est de Brest.
Mais vous avez un nom allemand.
Xavier : Oui. Qui veut dire en cadence.
Vous parlez allemand ?
Xavier : Non, c’était juste les premiers morceaux qui avaient quelques influences germaniques. Enfin on essayait de définir notre esthétique et il y avait quelques morceaux qui sonnaient un Kraftwerk. On cherchait un nom, et ça nous semblait cohérent, en cadence. Mais c’était que de l’instru à ce moment-là.
Et c’est venu comment l’envie de chanter ?
Vincent : Une envie commune de rajouter du chant, et puis Xavier avait envie de chanter.
Xavier : On trouvait aussi une certaine limite dans la composition. Du coup ou on restait dans l’instrumental et il fallait peut-être prendre une orientation un peu plus dancefloor, plus électronique, ou on revenait à quelque chose de plus acoustique dans la base des morceaux, et avec le chant ça apporte quelque chose, ça donne aussi un côté un peu plus pop.
Vincent : Ça ouvre aussi à un public un peu plus large.
Ah oui, genre vraiment large, j’ai lu que vous aviez tourné au Japon.
Bertrand : Oui c’est rigolo. Une tournée qu’on a montée un peu nous-mêmes à partir d’un concert. On était invité, notre éditeur avait un plan promo là-bas, donc il y avait une date de calée et on a calé nous mêmes des dates dans des petits clubs autour. On a fait sept concerts, c’était génial. Après de toute façon les Japonais ils sont adorables, ils sont trop respectueux pour te dire que ça a leur a pas plu.
Xavier : C’est marrant parce qu’on a joué dans tous types de lieux, des bars punk, des scènes avec des groupes dignes de Dance Machine, des boys bands, les filles déguisées, comment on appelle ça…
Vincent : Le Cosplay.
Xavier : Oui c’est ça. Des concerts de 12 minutes, de 20 minutes, dans des gymnases, des conditions hyper différentes, il a fallu s’adapter.
Et maintenant vous sortez votre premier album, en janvier. C’est quoi le premier album dont vous vous souvenez, ou que vous avez acheté ?
Xavier : Ah bah pour eux j’ai la réponse directe (rires).
Vincent : Oui on a une petite pathologie dans la famille, on a un petit souci avec AC/DC. Mais on les a même pas achetés, c’était les disques de notre père, il les avait tous.
Bertrand : Premier émoi musical oui, c’est sûr.
Vincent : Bertrand il marchait même pas je crois qu’il était déjà à fond.
Ça s’entend pas trop dans votre musique.
Vincent : Pas du tout non.
Xavier : Si, les grosses lignes de basse.
Et le premier concert que vous avez vu ?
Vincent : AC/DC. On les a vus une vingtaine de fois je pense, en famille.
Bertrand : On se faisait les tournées américaines. Il nous emmenait en vacances voir AC/DC. Il est fou avec ça, c’est vraiment obsessionnel.
Mais c’est Confessions Intimes votre histoire.
Vincent : Quasiment oui, c’est vraiment malade.
Et le premier concert que vous avez joué, vous vous en souvenez ?
Vincent : Ah ouais. Forcément tu t’en rappelles. Enfin je sais même pas si je m’en rappelle ou si j’ai vu des photos en fait. C’était sûrement ridicule, c’était à Brest, dans un petit festival local. Je crois que c’était pas glorieux, 3 chansons, ton petit ampli, ta première guitare… Mais c’est des très bons souvenirs.
Bertrand : Moi c’était avec Im Takt mon premier concert. Je m’en rappelle bien, il y a trois ans, au Run Ar Puns à Châteaulin, un tremplin. Une salle chouette en campagne, dans un corps de ferme, c’était bien. Premier concert de ma vie.
Xavier : Moi c’était au Blockhaus à Nantes, avec Savate, qui était un groupe de math rock, instru, très rock.
La première chanson que vous avez enregistrée tous les trois ?
Xavier : Ah, en fait on a enregistré très vite, deux mois après avoir monté le groupe. On s’est très vite inscrits à des tremplins donc il fallait des morceaux enregistrés. On a fait le tremplin de Run Ar Puns, les Jeunes Charrues… C’était cool, on avait quatre morceaux…
Bertrand : On était un peu jeunes peut-être, on est tout de suite montés sur la grande scène des Charrues, moi c’était mon quatrième concert. C’est allé assez vite au début, peut-être un peu trop. Depuis on a pris du temps pour bien définir notre identité musicale. On a travaillé avec Débruit, un artiste maintenant basé à Bruxelles, mais qui est aussi un Breton.
Xavier : Un Carhaisien même.
Bertrand : Il fait de la musique électronique avec des influences musiques du monde, super originale, avec vraiment une identité forte. C’est un ami, et on a bossé avec lui pendant six mois, sur l’album, pour trouver un son vraiment au groupe, pour typer le truc. Donc c’est lui qui a fait la direction artistique sur l’album.
Xavier : En général, on fait les instrus ensemble et les arrangements ensuite, individuellement, et puis je fais le chant après par-dessus. On trouve une base et puis on retravaille les morceaux. Mais comme on a la chance d’avoir un studio à disposition, on a tendance à refaire mille versions… Donc c’est bien qu’on ait quelqu’un qui de l’extérieur qui intervienne, pour nous cadrer.
Et votre première interview ?
Bertrand : Ouh là. Des radios locales, pour les premiers tremplins. Mais je m’en rappelle pas.