La ligne rectale
Il faut parfois trouver une ligne éditoriale pour donner une identité à un blog. Et parfois, comme hier soir, elle s’impose d’elle même, nous épargnant une conférence de rédaction improductive et chiante. Petit topo : l’équipe splite, une partie se régalant du concert mortel de The Cesarians à la Bascule, les autres continuant de régler les problèmes logistiques, sans beaucoup de succès. Nous entamons notre parcours musical au Chantier, où nous tombons sur une impro de basse dub noise exécutée par un rasta blanc. On a pas bien compris, vu le bordel environnant, mais il semble que le nom de son projet incluait le mot « vaudou ».
C’est une information à vérifier, surtout que j’ai été complètement infoutu de prendre une photo correcte. Ensuite, ses potes l’ont rejoint sur scène, et c’est à ce moment qu’on s’est barré pour filer au Mondo Bizarro histoire de choper du bon à raconter sur le concert de Parabellum. Autant vous l’annoncer direct, on a pas vu grand chose, à part la masse punko énervée qui s’était massée devant la scène du « Mondo ».
Une clope, une bière : ça suffit pour faire des rencontres improbables. Comme je n’avais pas pu photographier le chanteur tout barbu du groupe (ou alors de loin, et flou), on a attrapé au passage un type pas possible, relique datée du tournage d’Easy Rider, nommé Merlin, accompagné de son pote hippie. Le temps de se faire « l’histoire du rock réinventée » par l’ami druide, on décide de se barrer. Trois mètres, la distance séparant le bar de la porte, c’est long, et je tombe sur nos gentils programmateurs, en plein débat avec le tourneur de Parabellum. Je serais bien incapable de vous faire un compte rendu de la conversation qui s’en est suivi. Inexplicablement, le type en question, tatoué, barbu et manifestement atteint, s’attache à glisser ses doigts velus de métalleux dans mon slim, me faisant cadeau d’un intense et quasi-prophétique toucher rectal, avant de m’enfiler le doigt coupable au fond de la gorge.
04h00 du matin, -10° : retour au stalag. Petite pensée pour les Pussy Riot qui doivent avoir à peu près aussi froid que nous dans leur joli goulag sibérien. J’ai déjà hâte à demain.