Vous dites que vous faites de la surf animal, c’est quoi de la surf animal ?
Ben : Ah, c’est histoire qu’on nous pose la question, mais ça veut rien dire, on trouvait ça marrant. Non surf c’est parce que tous les deux, quand on faisait nos maquettes, tous les solos de gratte c’était super réverbé, on trouvait que ça faisait surf, mais en fait on fait pas du tout un truc surf. Et animal je ne sais pas non plus pourquoi. Je crois que c’était le paon qui nous faisait marrer. Sinon en vrai on fait de la polka.
Et du coup, vous vous appelez Paon, pourquoi ?
Ben : On l’a piqué à un ami.
Aurelio : C’est mal.
Ben : Un gars qui a toujours 15 000 projets en même temps, c’est le genre de mecs qui t’écrit huit chansons à la semaine, et donc il monte des groupes un peu partout, il a 14 batteurs, 17 bassistes… Et donc il trouve des noms pour tous ces projets. Et un jour il est arrivé en disant « le projet truc que je vais faire, je crois que vais m’appeler Paon, je trouve ça super cool». On s’est dit effectivement c’est pas mal, et le lendemain il fallait absolument qu’on trouve un nom de groupe parce qu’on devait ouvrir les pages Facebook et on n’avait toujours pas de nom.
Aurelio : Ça faisait 2/3 mois qu’on galérait sur ce nom.
Ben : Du coup on l’a piqué, et on a ouvert notre page Facebook sous ce nom.
Aurelio : On lui a quand même demandé hein.
Ben : Il nous a dit ok, pas de problème, et deux semaines après j’étais à l’aéroport, j’allais prendre un avion pour l’Angleterre et il m’appelle pour me dire « en fait le nom je vais le garder, il est vraiment bien », mais je lui ai dit que c’était plus possible.
Et si vous deviez prendre un autre nom d’animal ?
Aurelio : Alors on avait pensé à Héron, on trouvait ça marrant mais ça sonnait pas génial.
Ben : Mais déjà Paon pour les gens qui ne sont pas francophones c’est imprononçable. Genre en Flandre. En plus Paon dans un dialecte flamand, en West-Vlams ça veut dire être saoul, ça reste rigolo mais les gens s’imaginent qu’on fait du punk. Du coup on leur dit qu’on fait de la surf animal.
Donc pas de passion particulière pour les animaux ?
Ben : Ah si, lui si (en désignant Aurelio). C’est pour ça qu’on est habillés en chasseur tous les deux aujourd’hui. Si si, lui il a une grande passion pour la nature, il a des perruches, tout ça.
Aurelio : Mais pas de paon. J’ai déjà regardé sur ebay, mais j’ai pas de jardin, et dans un appartement c’est limite.
Donc on trouve des paons sur ebay. Et ça coûte combien ?
Aurelio : Eh bah pas si cher en fait. Mais il vaut mieux acheter un couple, ça coûte genre 300 euros le couple.
Ben : C’est mal barré cette interview, on va parler oiseaux pendant une heure.
Aurelio : Ouais. Mais souvent sur ebay ils sont blancs, c’est plus facile de trouver des paons blancs.
Ben : Et c’est super beau. Et quand ça fait la roue t’as pas les couleurs, t’as juste les tâches un peu bleutées, c’est hyper beau.
Aurelio : Oui mais si un jour je prends un paon, je prends quand même le vrai paon.
Ben : Et je ne savais pas du tout, mais ça vole. Ça a une envergure de dingue.
Vous pourriez en avoir un comme mascotte, sur scène.
Aurelio : Ah bah non, on aimerait bien. Mais on a que des perruches.
Ben : Mais on est allés jouer à Paris il y a 2/3 mois, et tu vois les vendeurs qui vendent des roses, et des chapeaux de toutes les couleurs. Et le gars vendait une plante en plastique avec des perruches en plastiques dessus et une espèce de musique avec les bruits de la jungle. Et Aurelio, en grand fan d’animaux, a voulu acheter le truc. Et le gars vendait ça 20 balles !
Aurelio : J’ai réussi à négocier et je l’ai eu à 10.
Ben : Ça a fait un trajet dans le van, et quand on est arrivés à Bruxelles c’était cassé ! On avait prévu de le mettre sur scène, en intro, notre manager l’allumait et ça faisait de la musique. On l’a fait une fois.
On va continuer sur les animaux alors.
Aurelio : Moi j’ai trois perruches apprivoisées. Il y en a une qui s’appelle Obi-wan, une qui s’appelle Bowie, et une troisième qui s’appelle Zombie. Il y a deux perruches ondulées, donc des petites.
Je suis pas calée en perruches, mais on dirait que tu parles de chips.
Aurelio : Les perruches ondulées c’est celles qu’on voit partout. Et puis j’ai une Quaker, une grande jaune très belle.
Et comment tu fais quand tu pars en tournée ?
Aurelio : Ben j’ai une copine qui s’en occupe. Et d’ailleurs je voudrais rappeler le piège quand tu nourris les perruches, elle mange les graines mais après et bah, tu vois les épluchures des graines ? A un moment il n’y a plus que des épluchures et du coup tu crois qu’il y a toujours de la bouffe dans la cage mais en fait non. Une fois je suis parti 4-5 jours en résidence avec Paon, et quand je suis revenu j’ai demandé à ma copine si les perruches allaient bien. En fait elles n’avaient plus rien à manger. J’ai mis des graines elles se sont ruées dessus.
Mais pas de morts.
Aurelio : Ah bah non, trop mauvais présage pour le groupe.
Ben : On l’aurait plus vu pendant deux mois.
Aurelio : Je l’aurais empaillée.
Ben : Ah bah là on aurait pu l’utiliser comme mascotte.
Aurelio : Comment elle s’appelle la petite perruche dans Dumb & Dumber ?
Ben : Pistache. La perruche morte. Tu vois ?
Très bien. Mais du coup Aurelio ça doit pas te faire rire comme scène.
Aurelio : Ah non. Moi sur cette scène de Dumb & Dumber je pleure. Non seulement parce qu’il est aveugle, mais aussi pour la perruche morte. C’est mon pire cauchemar.
Et si on continue sur les animaux, l’animal que vous ne comprenez pas qu’on puisse manger ?
Ben : Moi ma nana est végétarienne, elle essaie de me faire lire ce bouquin, Faut-il manger les animaux. Et je veux pas le lire, parce que j’ai encore envie de bouffer de la viande et qu’il paraît que quand tu le lis… Mais par contre la copine du bassiste est végétarienne aussi, entre elles elles font des conciliabules, elles parlent de plantes, et elle a réussi à le passer au bassiste et il mange plus trop de jambon.
Aurelio : Il devient pâlot.
Ben : Elle a presque réussi à le convaincre.
Aurelio : Moi je pense que j’arriverais pas à manger du requin.
Ben : Ben on en a bouffé il y a pas longtemps.
Aurelio. Non non. Enfin j’espère.
Ben : Ah mais non toi t’en a pas mangé, mais on en a mangé dans un catering. On a été jouer à Lille et on a bouffé du requin sauce maroilles. Il n’y avait que ça. Je te jure, Thomas qui faisait les lumières sur le concert arrive au catering et demande ce qu’on mange, la meuf lui répond du requin sauce maroilles. On s’est dit on est dans le nord, c’est une grosse blague, mais en fait non. C’était au Zénith de Lille. Non sinon je mangerais pas du phoque. Il paraît que les inuits mangent du phoque parce que c’est vachement riche parce que c’est gras. En même temps ils ont pas dix mille trucs et le pingouin ça doit pas être très très digeste.
Et pour revenir sur des sujets plus sérieux, la Belgique est un peu à l’honneur cette année aux Bars en Trans, vous connaissez un peu les autres groupes qui passent ? Vous faites toutes les soirées Belgique des festivals français peut-être ?
Aurelio : Ouais, on vient avec des cornets de frites.
Ben : Mais tu sais qu’on a joué à Charleville-Mézières et le festival s’appelait Corner Frites. C’est un peu clicheton quand même. Et puis il y a toujours ce truc où les gens comprennent pas forcément que quand t’es belge t’as pas vraiment envie de bouffer des frites quand tu joues dans le sud de la France, tu préfèrerais une bouillabaisse. Mais donc oui, les groupes on les connaît. En même temps la Belgique c’est tellement petit, on se connaît tous.
Aurelio : Feather, entres autres.
Ben : Il y avait Pale Grey hier aussi. Ce soir il y a The K., c’est du noise, c’est vachement bien. Le chanteur il est tout petit, avec une grosse barbe et des cheveux longs, il joue en slip tout le temps. Mais bon en Belgique, avec tous les trucs de communauté, flamands wallons tout ça, la communauté n’existe pas vraiment. On a l’impression de tous faire partie du même truc mais on fait des trucs vachement différents. Nous on est bruxellois donc on joue beaucoup à Bruxelles, on a la chance de beaucoup jouer en Flandre, mais c’est parce qu’il y a eu une erreur de presse au début et tout le monde pensait qu’on était flamands. Et ça nous a aidés, mais vraiment, je te jure. On a fait plein de concerts en Flandre parce que les gens pensaient qu’on était flamands. Du coup ils avaient pas d’apriori, de truc un peu communautaire. Genre on préfère faire un jouer un groupe flamand dont on a jamais entendu parler plutôt qu’un groupe wallon dont on a entendu le disque qu’on a trouvé pas mal. Donc on a eu du bol au début, on a une bonne réputation en Flandre grâce à ça. Et deux mois plus tard il y a eu un article où il était dit qu’on était liégeois. Et les portes liégeoises se sont ouvertes, des tournées d’au moins trois jours à Liège.
Aurelio : Mais c’est vrai que la Belgique c’est tellement petit que tu rencontres tous les musiciens dans les bars, t’es vite ami avec tout le monde et tout le monde vit le même truc, on est vite proche.
Ben : Oui, sauf avec des mecs comme Balthazar. Eux ils sont vraiment à un niveau au-dessus maintenant, ils ont plus trop le temps d’aller boire des coups place du marché à Bruxelles, ils sont surtout dans des tour bus. Notre bassiste les connaît bien et ils les a pas vus depuis un an et demi, ils sont en Angleterre, ils ont fait la première partie d’Editors… Ils sont vraiment une marche au-dessus. Voire deux. Mais bon. On peut reparler d’animaux si tu veux (rires). Ça manque d’animaux ici.
Oui, il faudrait des chats. Ou des perruches. Tu pourrais ouvrir un bar à perruches.
Aurelio : Mais ouais, à fond. Des perruches qui chient sur ton épaule et dans ta bière.
En parlant bière, tu es belge, tu viens de commander une bière, tu en penses quoi ?
Ben : Elle est dégueu. Honnêtement, je suis désolé (rires). Mais par contre on était à Caen, voir des copains, les gars des Concrete Knives. Et on a bu des Affligem de Noël. Nous on se disait on va boire une Pill’s, normal, avant de monter sur scène. Et puis à 18 heures on était déglingués. Mais là non, c’est de l’eau gazeuse. Mais la dame du bar elle est super gentille, elle est super cool. J’avais un billet de 20, elle m’a dit « ah bah j’ai pas la monnaie », donc je m’excuse et je me casse. Elle m’a dit « bah prends ta bière quand même ». Ça fait quatre coups que je bois à l’œil. Là elle a trouvé de la monnaie donc c’est fini.